Envoyé spécial - "C'est très grave cette histoire", "Mon Dieu", "Le capitalisme est en train de nous empoisonner", "Ils n'ont honte de rien" : les internautes scandalisés et prêts à arrêter l'eau en bouteille

La colère était énorme sur X ce jeudi 26 septembre 2024. Envoyé spécial a évoqué dans un reportage les nombreux scandales des industriels de l'eau. L'émission de France 2 a notamment enquêté sur les fraudes de Nestlé et révélé que le groupe a bénéficié d'une clémence particulière de la part du gouvernement. De quoi indigner les internautes.

Capture écran France 2 direct/Envoyé spécial
Capture écran France 2 direct/Envoyé spécial

Ce jeudi 26 septembre 2024, Envoyé spécial consacrait son premier reportage à un sujet qui concerne de près tous les Français. Baptisé "L’eau minérale en eaux troubles", celui-ci portait sur les récents scandales qui ont secoué les industriels du domaine des eaux minérales. En avril dernier, Perrier a vu 2 millions de ses bouteilles détruites à cause d’une possible contamination par des bactéries fécales. De quoi provoquer une méfiance des Français au sujet de l'eau en bouteille.

Les journalistes de l'émission se sont rendus à Vergèze, dans le Gard, où l'eau de Perrier prend sa source. Très implantée dans la ville où elle emploie 950 personnes, la marque y finance de nombreuses infrastructures. Épinglé par le rapport de l'ANSES (Agence Nationale Sécurité Sanitaire Alimentaire Nationale), qui fait état de bactéries trouvées sur plusieurs puits dans des quantités bien supérieures aux normes sanitaires, le groupe s'est caché derrière les "très fortes pluies liées à un événement de type méditerranéen" qui ont touché le département.

Pour être considérée comme "minérale", l'eau doit répondre à certains critères : elle ne doit subir aucun traitement, aucune filtration ni désinfection, et doit être embouteillée pure. Mais quelques célèbres industriels ont outrepassé cette règle... En anonyme, un ancien salarié de Saint-Yorre s'est confié aux caméras d'Envoyé spécial, sur les méthodes illégales utilisées. "On injectait du sulfate de fer, il y avait aussi des filtres à charbon pour enlever tout ce qui est résidus d'hydrocarbure, et purifier de façon non légale l'eau", a-t-il révélé, précisant qu'il s'agissait d'un sujet tabou dans l'entreprise.

Vidéo. Ces erreurs que l'on fait tous en consommant de l'eau en bouteille ou du robinet

Selon lui, les seuls moments où ce système est retiré est lors des contrôles de l'Agence Régionale de Santé. "Tout est tromperie de A à Z […] De toute façon, leur mot était argent argent argent", a conclu cet ancien technicien du centre de filtration. Mais Saint-Yorre est loin d'être la seule eau pointée du doigt. Dans un rapport de l'IGAS (L’inspection générale des affaires sociales) remis au gouvernement en juillet 2022, on découvre qu'au moins 30 % des marques se rendent coupables de traitements non conformes à la réglementation.

Particulièrement mis en cause : Nestlé Waters, pour son utilisation de charbon actif et ultra violet dont l'interdiction est absolue. Selon un rapport de l'Office français de la biodiversité, le groupe aurait, entre 1992 et 2019, prélevé illégalement plus de 9 milliards de litres d'eau. Mais le groupe semble bénéficier de passe-droits de la part de l'état : en plus d'avoir régularisé ses puits sans même procéder à des vérifications, le gouvernement lui aurait permis dans le plus grand secret de continuer la micro-filtration, pourtant interdite.

Tous ces scandales s'ajoutent à la présence en nombre de micro-particules de plastique dans l'eau en bouteille. Jusqu'à aujourd'hui, aucune réglementation n'impose un suivi des micro-plastiques aux industriels. Mais des chercheurs indépendants se sont emparés du sujet. Ainsi, une étude réalisée à Columbia aux USA et datant de janvier dernier révèle la présence de 240 000 particules de nanoplastiques par litre d’eau en bouteille. Des chiffres qui ont donné le tournis aux internautes, très remontés à l'idée de se faire empoisonner au quotidien, au vu et au su du gouvernement.