Envoyé spécial - "Je vais vomir", "C'est tellement dérangeant", "Bande de détraqués", "Pédophilie institutionnalisée" : un reportage sur les idoles au Japon provoque l'indignation générale sur Twitter

Capture écran France 2 direct/Envoyé spécial
Capture écran France 2 direct/Envoyé spécial

Les twittos unanimement scandalisés. Ce jeudi 1er décembre 2022 sur France 2, Envoyé spécial proposait un reportage choc sur les idoles au Japon, ces jeunes filles vénérées par une majorité d'hommes, parfois vieux, prêts à payer cher pour les approcher. Alors que le reportage montrait une idole âgée seulement de sept ans, les internautes ont été très nombreux à exprimer colère et dégoût.

Ce jeudi 1er décembre 2022 sur France 2, Envoyé spécial s'est d'abord intéressé à la galère des transports, notamment dans les Hauts-de-France et en Île-de-France, ainsi qu'aux défaillances de la CAF. Mais aux alentours de 22h, l'émission a complètement changé de cap en proposant un reportage sur un sujet plus étonnant : les idoles japonaises. Au Japon, des jeunes femmes "kawaii" sont de véritables produits de consommation pour des hommes, parfois beaucoup plus âgés qu'elles. Repérées par des agences, elles sont formées pour se produire sur scène en tant que chanteuses, danseuses, et développer un style et des mimiques de femmes-enfants. Mais elles n'ont rien de stars inaccessibles. Ce qui fait la spécificité de ces idoles est justement que leurs fans peuvent les approcher.

Après les concerts, ces derniers payent pour avoir la chance de leur parler une minute en tête à tête. Certaines idoles proposent même des dîners pour plusieurs fans ou des cours de sport privés. Mais les règles sont très strictes : aucun contact physique n'est autorisé, personne ne peut leur demander leur numéro de téléphone ni leur donner rendez-vous ailleurs. Il s'agit "d'amour platonique", comme le précise le reportage. Et les idoles ont interdiction d'avoir une vie amoureuse réelle en parallèle de leur activité, sous peine d'être lâchées par leur agent.

"Toute cette pédophilie à peine voilée..."

Les téléspectateurs ont fait la connaissance de Noji, un homme de 63 ans qui s'achète régulièrement la compagnie de Mizuki, chanteuse de 22 ans dont il est amoureux. Ce journaliste économique consacre à cette passion pas moins d'un sixième de son salaire. Il s'offre ainsi des discussions de 50 minutes avec la jeune femme pour la somme de 110 euros, s'achète des messages vidéos personnalisés et n'hésite pas à faire la queue plusieurs fois après ses concerts, pour grappiller quelques minutes d'attention. Si l'homme est conscient que tout cela "reste fictif, comme dans un manga ou un film", ses sentiments semblent difficilement contrôlables : "quand je la vois passer de bons moments avec d'autres fans, ça me fait mal...".

Noji a déjà été amoureux d'une dizaine de jeunes filles. Et il ne cache rien de cet aspect de sa vie à sa femme: "Il est toujours sur les réseaux sociaux, ça sonne tout le temps. À une époque il utilisait même mon salaire, et je lui ai dit ça suffit", explique cette dernière. Pourtant, bien qu'elle dise ne pas la comprendre, cette Japonaise ne semble pas plus choquée que cela par la passion de son mari. Au Japon, pays où la possession de pornographie enfantine n'a été interdite qu'en 2014, ce business s'est en effet banalisé... il est pourtant très tendancieux : le reportage a ainsi montré que le phénomène des idoles pouvaient concerner de très jeunes filles, voire des petites filles.

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Yono, 7 ans, a été repérée par une agence dans les rues de Tokyo. Celle qui suit des cours de chant, danse et mannequinat, se produit chaque week-end avec son groupe, devant des hommes qui ont jusqu'à dix fois son âge, et qui ne se privent pas de la photographier et de la filmer : "Tu es toute belle. Tu sais j'ai beaucoup de photos mais si j'en poste trop, je vais avoir l'air d'un malade", lui dit à ce sujet l'un d'entre eux après le concert. Les photos et vidéos peuvent dans les faits circuler librement sur les réseaux sociaux...

"Ce que j'aime, c'est qu'elles sont imparfaites, incomplètes, c'est ça qui me touche", explique le fan de Yono au journaliste, sans jamais parler d'attirance sexuelle. Difficile cependant de ne pas interroger ce fétichisme pour les petites filles, ni la responsabilité des parents qui acceptent la situation : la maman de Yono, qui soutient ne pas faire cela pour l'argent mais pour "l'épanouissement de sa fille qui serait devenue moins timide", admet tout de même être un peu inquiète. Un jour, un homme a "tapoté" la tête de sa fille dans le train après un concert, puis l'a suivie dans l'escalier. Elle remarque aussi des regards appuyés... Sur Twitter, ce reportage saisissant a fait l'effet d'une bombe. Beaucoup d'internautes ont tenu à exprimer leur dégoût face à cette activité malsaine. Leurs mots forts ont été à la hauteur de leur indignation.