Envoyé spécial - "Quelle honte", "Pourquoi ces enseignes restent ouvertes ?", "La Sécu ne vérifie rien !" : cette enquête sur la fraude aux prothèses auditives scandalise les internautes

Ce jeudi 7 septembre, Elise Lucet présente un nouveau numéro d'"Envoyé spécial", sur France 2. Les journalistes de la rédaction du programme se sont notamment intéressés aux fraudes dans le secteur des audioprothèses, qui ont pris un essor particulier depuis la mise en place du 100 % Santé. Un phénomène qui impacte très concrètement la vie de nombreux malentendants.

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Dans un numéro inédit d'"Envoyé spécial", les téléspectateurs ont découvert le témoignage de Daniel, malentendant, qui a été appareillé sans ordonnance. (Capture d'écran France 2)

Arnaques... au creux de l'oreille. Ce jeudi soir, sur France 2, Elise Lucet anime un tout nouveau numéro d'"Envoyé spécial". Au sommaire du célèbre magazine de la rédaction de la chaîne : les initiatives pour manger bio, local et de saison à l’école, les "milices du bœuf" qui terrorisent les minorités religieuses en Inde et les arnaques aux prothèses auditives. En 2023, un adulte français sur quatre souffre de problèmes auditifs. Pour améliorer la prise en charge des patients souffrant de problèmes d'audition et renforcer la prévention, depuis le 1er janvier 2021, le "100% Santé" propose à tous les Français, bénéficiant d’une complémentaire santé responsable ou de la Complémentaire santé solidaire, des soins et des équipements en audiologie, optique et dentaire, qui sont pris en charge à 100%. Le secteur des audioprothèses connaît une forte croissance : il est aujourd'hui évalué à 2,2 milliards d’euros en France et les dispositifs, vendus 1400 euros en moyenne, sont intégralement remboursés par la Sécurité sociale et par les mutuelles, une fois tous les quatre ans. Afin d'encadrer ces pratiques, l'Assurance maladie a rappelé un certain nombre de règles : dans sa convention, elle indique ainsi que l'appareillage auditif doit être exclusivement réalisé par un audioprothésiste et son diplôme doit être affiché dans son cabinet. Par ailleurs, il ne peut exercer le même mois dans plus de trois établissements. Enfin, la vente à domicile est illégale. Mais l'argent public a dopé le marché : depuis l'avènement du "100 % Santé", de nombreuses boutiques spécialisées se sont développées (30 % d'enseignes en plus), parfois au détriment de règles déontologiques et, parallèlement, le nombre d'appareillages a augmenté de 90 % en trois ans.

"Pourquoi ne pas se faire opérer à domicile aussi !"

Dans le reportage diffusé ce soir, les téléspectateurs ont notamment découvert le témoignage de Daniel, malentendant, qui, sur les conseils de son meilleur ami lui-même malentendant, a été appareillé sans ordonnance... et directement à son domicile. "Il (en parlant du prétendu audioprothésiste, ndlr) est venu directement avec son ordinateur, il m'a mis le casque sur les oreilles, il a regardé un petit peu les besoins que j'avais et suite à ça il m'a dit qu'il avait les appareils dans sa voiture" a confié Daniel aux caméras de France 2. Appareillé depuis près d'un an, Daniel n'a eu aucun suivi et ses appels ont été laissés sans réponse alors que la prestation était comprise dans le prix de leurs appareils. Dans le reportage, après 11 mois d'attente, le senior est tout de même parvenu à joindre le service après-vente de l'entreprise en charge de ses prothèses et a pu bénéficier d'une consultation... à distance. Cette consultation a été montrée au président du syndicat des audioprothésistes (SDA), Brice Jantzem. Ce dernier a littéralement parlé de "vol à la Sécurité sociale". Un constat partagé par de nombreux internautes.