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L'Élysée assure qu'Emmanuel Macron et Xi Jinping ont évoqué la situation des Ouïghours

Emmanuel Macron et son homologue chinois Xi Jinping, le 8 juillet 2017, lors du sommet du G20 à Hambourg, en Allemagne. (Photo d'illustration) - Ian Langsdon - AFP
Emmanuel Macron et son homologue chinois Xi Jinping, le 8 juillet 2017, lors du sommet du G20 à Hambourg, en Allemagne. (Photo d'illustration) - Ian Langsdon - AFP

Emmanuel Macron et Xi Jinping ont discuté des relations économiques franco-chinoises et de la Birmanie, selon des comptes-rendus publiés ce vendredi par les deux pays, qui n'évoquent pas la région chinoise du Xinjiang.

Les informations diffusées par l'agence Chine nouvelle et par la présidence française à propos de l'entretien téléphonique de jeudi ne mentionnent pas la situation des musulmans ouïghours dans cette région du nord-ouest de la Chine, mais l'Elysée a assuré que ce sujet très sensible avait été abordé par Emmanuel Macron.

Plus d'un million de Ouïghours placés dans des centres

Mercredi, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian avait dénoncé un "système de répression institutionnalisé" au Xinjiang, lors d'une intervention devant le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU. L'ambassade de Chine en France avait ensuite condamné toute "ingérence dans les affaires intérieures d'autrui sous prétexte des droits de l'Homme".

Plus d'un million de Ouïghours ont été placés dans des centres de rééducation politique au Xinjiang, selon des organisations de défense des droits de l'Homme, une répression jugée "inacceptable" l'an dernier par Emmanuel Macron.

Pékin dément ce chiffre et parle de centres de formation professionnelle destinés à lutter contre la radicalisation islamiste, après des attentats attribués à des séparatistes ouïghours.

Accoître les relations économiques

Les deux présidents se sont en revanche félicités de l'accord conclu fin 2020 entre la Chine et l'UE sur la protection des investissements, Xi Jinping plaidant pour "son entrée en vigueur rapide", selon l'agence officielle chinoise.

De son côté, Macron a appelé Pékin à ratifier "dans les meilleurs délais" les conventions fondamentales de l'Organisation internationale du travail (OIT), selon l'Elysée. Aux termes de l'accord Chine-UE, Pékin a promis d'oeuvrer à cette ratification. La Chine n'a pas ratifié les textes de l'OIT interdisant le travail forcé, alors qu'elle est accusée d'y avoir recours au Xinjiang.

Les deux communiqués soulignent l'accord des deux présidents pour accroître leurs relations économiques dans les secteurs du nucléaire civil, de l'aéronautique et de l'agroalimentaire. Paris cherche depuis des années à vendre à la Chine un site de retraitement nucléaire, un investissement qui avoisinerait 10 milliards d'euros.

Alors que la capitale française cherche à profiter du Brexit pour s'imposer dans la finance aux dépens de Londres, Xi Jinping a dit "soutenir Paris pour qu'elle devienne un centre financier international".

Selon l'Elysée, Macron a fait part au président chinois de "sa vive préoccupation quant à la situation en Birmanie", alors que Pékin se refuse jusqu'à présent de parler de coup d'Etat à propos de la prise du pouvoir par les militaires le 1er février dans ce pays.

Article original publié sur BFMTV.com