Les entreprises taïwanaises délaissent la Chine pour d’autres pays d’Asie

DYCJ / Imaginechina via AFP

L’époque où la Chine était considérée comme “l’usine du monde” semble d’ores et déjà lointaine. Sur fond de tensions entre Washington et Pékin et de hausse du niveau des salaires dans la deuxième puissance économique mondiale, de plus en plus de géants taïwanais de la tech décident de relocaliser leur production en dehors de Chine, vers d’autres pays asiatiques, rapporte le quotidien japonais Nihon Keizai Shimbun.

Par exemple, Quanta Computer, connu pour être le principal fabricant des ordinateurs Macbook d’Apple, a inauguré en avril une nouvelle usine dans la province de Nam Dinh, dans le nord du Vietnam. Foxconn Technology Group, autre fournisseur de la marque à la pomme, a quant à lui dévoilé un projet de renforcement de sa production dans la province de Bac Giang, également dans le nord du Vietnam. Il a annoncé un investissement de 300 millions de dollars (270 millions d’euros) qui pourrait générer jusqu’à 30 000 emplois.

Outre la pression des clients américains, inquiets de voir la guerre commerciale entraver leurs chaînes d’approvisionnement, la faiblesse du niveau de salaire vietnamien constitue un “charme indéniable” pour les firmes taïwanaises, analyse le journal. En moyenne, le salaire d’un employé vietnamien du secteur de l’industrie sera deux fois inférieur à celui d’un employé chinois.

Parallèlement, les projets de constructions d’usines ou d’investissement sont de plus en plus nombreux en Inde. Fin février, Young Liu, président de l’entreprise Foxconn Technology Group qui multiplie des achats de terrains industriels dans le sud du pays, s’est même entretenu avec le Premier ministre indien, Narendra Modi. “L’économie indienne va décoller sous peu. Nous, les Taïwanais, devrions saisir cette occasion”, a-t-il déclaré, cité par le journal.

Il s’agit d’une véritable “tendance de fond”, avance le journaliste, en soulignant que, si les investissements des entreprises taïwanaises en Chine se sont réduits de 10 % entre janvier et mars 2023 par rapport à la même période de l’année 2022, dans le même temps “ceux destinés aux pays de l’Asie du Sud-Est et à l’Inde se sont accrus de près de 500 %”. “Les chaînes d’approvisionnement mondial, dans lesquelles la Chine occupait une place centrale, sont sur le point de subir un changement drastique”, conclut-il.

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