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Entre méticulosité historique et imagination malicieuse, Maël Renouard imagine la cour de Hassan II

Bien sûr, c'est une plongée documentée dans trente ans d'histoire du Maroc, de la fin du règne de Mohammed V au début des "années de plomb". Certes, un travail de recherche historique et bibliographique remarquable permet à l'écrivain tout à la fois de décrire jusqu'à la texture des sinuosités sur les routes du sud du Maroc en 1961 et de faire apparaître et les ombres – toutes les ombres… – et la lumière – toute la lumière – sur le portrait de Hassan II qui se dessine page après page. Mais ce livre ne se contente pas d'être un roman sur le royaume chérifien. C'est un ouvrage profond et burlesque sur la cour. L'esprit de cour. Ses petitesses et ses noblesses, par-delà les pays et les siècles. C'est une mise à nu de la psyché d'un homme de cour, incessamment hanté par ce qu'il imagine, espère ou redoute du roi. Cette obsession tient lieu de raison de vie.

S'attirer les bonnes grâces ; éviter la disgrâce. Ça n'en finit jamais. Le roi les rend fous. Et cette folie est, en creux – et en bosses! –, le sujet du livre. ­Hassan II était de ce point de vue un modèle du genre, qui avait un don terrible "pour établir son pouvoir absolu de prodiguer, selon son plaisir ou ses desseins impénétrables, un jour la peine et le lendemain la joie". Le roi a ses raisons. Mais la plupart du temps, lesdites raisons demeurent mystérieuses. "Il méprise ceux qui le flattent, il déteste ceux qui lui résistent. Aucun rapport avec lui n'est possible", juge celle dont l'historiographe s'éprend au milieu ...


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