Entre Fed et BCE, les actions baissent et le dollar fait une pause

par Marc Angrand

PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes évoluent dans le rouge en début de séance jeudi matin, tirées entre autres par les valeurs financières dans le sillage des banques américaines après les déclarations jugées plus accommodantes qu'attendu de la Réserve fédérale.

La séance est particulièrement animée avec la publication des indices PMI "flash" européens et surtout les réunions de politique monétaire de la Banque nationale suisse (BNS), de la Banque d'Angleterre et de la Banque centrale européenne (BCE).

À Paris, le CAC 40 perd 0,11% à 5393,52 points vers 09h00 GMT. À Francfort, le Dax cède 0,13% et à Londres, le FTSE 100 recule de 0,15%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en baisse de 0,12%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,07% et le Stoxx 600 de 0,14%.

L'indice Stoxx des valeurs bancaires cède 0,11%, dans le sillage du recul de 1,27% de l'indice Standard & Poor's des financières la veille à Wall Street.

Si elle a relevé l'objectif de taux des "fed funds" d'un quart de point, une décision largement anticipée, la Fed a laissé inchangées ses prévisions pour les prochaines années en expliquant s'attendre à une accélération simplement passagère de la croissance liée à la réforme fiscale en préparation à Washington.

Ces annonces et la conférence de presse tenue par la présidente de l'institution, Janet Yellen, n'ont pas modifié les anticipations du marché, qui table toujours sur trois hausses de taux en 2018, comme cette année.

LES PMI FLASH MEILLEURS QU'ATTENDU EN ALLEMAGNE ET EN ZONE EURO

Sur le marché des changes, le dollar se stabilise après avoir perdu plus de 0,7% mercredi face à un panier de devises de référence.

L'euro évolue autour de 1,1830 dollar, contre moins de 1,1775 avant les décisions de la Fed. La monnaie unique profite entre autres des chiffres meilleurs qu'attendu des indices PMI "flash" de l'Allemagne, qui font parallèlement remonter le rendement du Bund, et de la zone euro.

Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d'Etat américains à dix ans est revenu sous 2,38% contre plus de 2,39% juste avant le communiqué du FOMC.

Sans avoir le temps de disséquer totalement les décisions de la banque centrale américaine, les investisseurs se tournent vers l'Europe, où les instances de politique monétaire des trois principales banques centrales du continent sont réunies.

La Banque nationale suisse (BNS) a laissé inchangée la marge de fluctuation du Libor à trois mois, principal instrument de sa politique de taux, et elle a dit continuer d'intervenir sur le marché des changes en expliquant que le franc suisse évoluait toujours à "un niveau élevé".

La devise helvétique a cédé du terrain face au dollar et à l'euro après le communiqué de la BNS.

La Banque d'Angleterre (BoE), qui annoncera à 12h00 GMT les conclusions de son Comité de politique monétaire, devrait s'abstenir de modifier son taux directeur après le relèvement décidé le mois dernier.

Quant à la Banque centrale européenne (BCE), elle devrait elle aussi s'en tenir au statu quo mais les investisseurs attendent, durant la conférence de presse qui débutera à 13h30 GMT, le détail de ses nouvelles prévisions économiques, qui incluront entre autres les premières projections de croissance et d'inflation pour 2020.

PEUGEOT PROFITE D'UNE RECOMMANDATION D'ACHAT

"Les questions lors de la conférence de presse devraient se concentrer sur la possibilité d'une modification de la 'forward guidance' l'an prochain et sur l'opportunité d'arrêter le QE après septembre 2018", estiment les économistes de Société générale.

Côté actions, le secteur industriel cède 0,44%, plombé par la chute de 13,09% du spécialiste britannique de l'externalisation Capita, qui a dit s'attendre à une année 2018 difficile. Le titre accuse la plus forte baisse de l'indice Stoxx 600.

Egalement en net repli, Atos cède 2,65% après le rejet par Gemalto (-0,61%) de son offre d'achat non sollicitée de 4,3 milliards d'euros.

Safran perd pour sa part 2,5% après la décision de Dassault Aviation (-2,41%) d'abandonner son programme d'avion d'affaires Falcon 5X, qui devait être motorisé par Safran, pour lancer un nouveau projet avec un réacteur Pratt & Whitney.

A la hausse, PSA (+1,47%) se hisse en tête du CAC 40, porté par la recommandation d'achat de HSBC.

Le compartiment des matières premières prend 0,76% à la faveur d'un rebond des cours des métaux de base lié entre autres à la hausse supérieure aux attentes de la production industrielle chinoise (+6,1% sur un an en novembre).

Le pétrole, lui, regagne du terrain après l'annonce d'une diminution des stocks aux Etats-Unis pour la quatrième semaine consécutive, qui a ramené les réserves de brut américaines à leur plus bas niveau depuis octobre 2015.

(Edité par Patrick Vignal)