Publicité

Entre Dijon et Nevers, un pont aérien et des « flying doctors » face au manque de soignants

Huit médecins de Dijon débarquent de l’avion ce jeudi 26 janvier, avant de prendre la route vers l’hôpital de Nevers pour aider à faire face à la pénurie de personnel médical à l’hôpital.
THIERRY ZOCCOLAN / AFP Huit médecins de Dijon débarquent de l’avion ce jeudi 26 janvier, avant de prendre la route vers l’hôpital de Nevers pour aider à faire face à la pénurie de personnel médical à l’hôpital.

SANTÉ - Les premiers « flying doctors », venus de Dijon en avion, ont atterri ce jeudi 26 janvier à Nevers afin de répondre au manque criant de soignants dans le département de la Nièvre, considéré comme un désert médical en France. Un premier voyage effectué en dépit des critiques sur l’impact environnemental.

Peu avant 9 heures, huit médecins sont donc arrivés à Nevers, avant de rejoindre l’hôpital de la ville, chef-lieu de la Nièvre. Ils retourneront à Dijon le soir même. Ce « pont aérien » a pour but de relier une fois par semaine Nevers à la capitale régionale Dijon en 35 minutes, contre près de trois heures en voiture ou deux heures et quart en train.

« L’avion est le meilleur moyen de raccourcir les délais » alors que l’hôpital de Nevers est, en France, « l’hôpital départemental le plus éloigné d’un CHU », le Centre hospitalier universitaire de Dijon où des médecins peuvent être disponibles, a expliqué Denis Thuriot, maire LREM de Nevers et président du Centre hospitalier (CH) de Nevers.

Quant aux fameux « flying doctors », il s’agit de pneumologues, cancérologues ou autres gynécologues destinés au CH à qui il manque « une cinquantaine de médecins et au moins 35 infirmières », selon Patrick Bertrand, président de la Commission médicale du Centre hospitalier. Ce jeudi, le petit appareil de huit places a également transporté deux généralistes de SOS médecins. « On va mettre en place une structure », actuellement inexistante dans la Nièvre, a fait savoir à l’AFP le docteur Romain Thévenoud.

Une solution plus polluante que le train

Avec un généraliste pour plus de 2 000 patients, contre 854 au niveau national, « 15 à 20 % des malades n’ont pas de médecin traitant » dans la Nièvre, estime par ailleurs Thierry Lemoine, président du Conseil départemental de l’ordre des médecins.

Ce pont aérien a un coût mais il permettra en fait « d’économiser », assure Thierry Thuriot. « Cela coûte 670 euros l’aller-retour par passager », alors qu’un médecin intérimaire peut demander jusqu’à « 3 000 euros la journée », calcule le maire.

La mesure a cependant suscité les vives critiques des écologistes nivernais. « Un trajet en avion émet 1 500 fois plus de gaz à effet de serre qu’en train », accuse de son côté Sylvie Dupart-Muzerelle, conseillère municipale EELV de Nevers, qui dénonce « un coup de com à l’heure où l’Europe valide la suppression des vols intérieurs en France lorsqu’il existe une alternative en train en moins de 2 h 30 ». Toutefois, cette mesure décidée par Bruxelles début décembre ne concerne pas les vols privés, comme celui effectué désormais entre Dijon et Nevers.

À voir également sur Le HuffPost :

Lire aussi