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Entre confinement et menace terroriste, les policiers fortement mobilisés

Des policiers contrôlent des attestations à Paris le 17 octobre. - ABDULMONAM EASSA
Des policiers contrôlent des attestations à Paris le 17 octobre. - ABDULMONAM EASSA

Les policiers et gendarmes vont avoir à gérer deux crises majeures. D'un côté, depuis quelques jours et le reconfinement à l'horizon, les forces de l'ordre se préparaient à se mobiliser pour les contrôles de déplacements dans le cadre des nouvelles mesures de restrictions qui entrent en vigueur ce jeudi à minuit. Désormais, leur action va être également en grande partie orientée vers la lutte contre la menace terroriste.

Quelques heures après l'attaque terroriste qui s'est produite à la basilique Notre-Dame à Nice, le Premier ministre a annoncé que le plan vigipirate était renforcé avec l'activation du niveau "urgence attentat". Ce niveau, créé en 2016 alors que la France était victime d'une série d'attentats, peut être déclenché à la suite immédiate d'une attaque. Ce niveau maximal est mis en place pour une durée limitée.

La conséquence directe de la réévaluation du plan vigipirate est une mobilisation exceptionnelle de moyens policiers, nous explique-t-on.

L'opération Sentinelle renforcée

Dans un télégramme daté de jeudi, le ministre de l'Intérieur a demandé aux préfets de "renforcer la surveillance des lieux de culte et des cimetières". Les policiers et gendarmes sont appelés à faire preuve d'une grande vigilance lors de leur patrouille. Pour les gardes statiques, elles devraient être davantage confiées aux militaires de l'opération Sentinelle.

Le nombre de militaires déployés sur le sol français va d'ailleurs passer de 3.000 à 7.000 pour assurer la protection des lieux de culte et des écoles et dissuader. Mais sans aucune manière, procéder à des contrôles ou des interpellations. Au plus fort de sa mobilisation, l'opération Sentinelle, mise en place le 12 janvier 2015, sécurisait 830 lieux jugés sensibles.

Pour faire face à cette menace, le ministre de l'Intérieur appelle également les élus à mettre en alerte leurs effectifs de police municipale et les dispositifs de vidéosurveillance.

"Les polices municipales ont un avantage, même si elles recrutent des jeunes, elles recrutent des anciens policiers, des anciens gendarmes, mais aussi des anciens militaires, détaille Dominique Rizet, consultant police-justice BFMTV. La police nationale et la gendarmerie nationale ne sont plus capables à elles seules d'assurer la mission de sécurité publique."

"Moins de monde dans les rues"

À quelques heures de l'entrée en vigueur du confinement, la question se pose quant à la répartition des effectifs. En matière de prévention de la menace terroriste, ce sont les services de renseignement qui sont en alerte. Des policiers qui ne sont pas mobilisés sur la voie publique pour procéder au contrôle des attestations. Pour l'heure, aucun chiffre n'a été communiqué quant à la mobilisation policière en prévision de l'entrée en vigueur ce jeudi à minuit des mesures de restriction.

Au mois de mars dernier, 100.000 policiers et gendarmes ont été mobilisés pour contrôler les attestations de déplacement. Depuis la mise en place du couvre-feu, ce sont 12.000 policiers et gendarmes qui patrouillent tous les jours pour faire respecter la mesure.

"Avec le confinement, notre travail va être simplifié, il y aura moins de monde dans les rues", concède un policier.

Lors du confinement du printemps dernier, la délinquance a enregistré, au global, une baisse de 70%, selon des données transmises cet été par le ministère de l'Intérieur. Moins de cambriolages ou de vols permettant aux policiers de sécurité publique de se concentrer sur les missions liées au confinement. Toutefois, lors de cette période, les missions de police judiciaire avaient dû être mises de côté pour se concentrer sur les urgences.

Les policiers en charge du maintien de l'ordre vont également être moins sollicités sur de la sécurisation d'événements ou de manifestations. Reste aussi le risque d'une mobilisation citoyenne, à l'instar de l'Italie, où la population a exprimé sa colère dans la rue. Les CRS ou gendarmes mobiles, eux aussi mobilisés pour s'assurer du respect des mesures de restriction de déplacement, seraient alors redéployés.

Article original publié sur BFMTV.com