Entendu à New York pour fraude fiscale présumée, Trump rejoue la carte de la “persécution”

Au cours de ses six heures d’audition sous serment, Donald Trump n’aura répondu mercredi qu’à une seule question de la procureure générale de New York, Letitia James : il s’est contenté de donner son nom. Entendu pour fraude fiscale présumée au sein de son groupe, Trump Organization, l’ex-président républicain a “invoqué plus de 440 fois son droit au cinquième amendement” – qui autorise tout justiciable à ne pas témoigner contre lui-même – pour éviter de répondre aux questions de la magistrate, remarque la chaîne CNBC.

“Alors que Trump a adopté un ton virulent pour se défendre dans des déclarations écrites et lors de meetings électoraux, les experts judiciaires estiment que la même stratégie aurait pu se retourner contre lui dans le cadre d’une déposition, car tout ce qu’il dit pourrait potentiellement être utilisé dans l’enquête criminelle parallèle menée par le procureur du district de Manhattan”, remarque le Los Angeles Times.

La persécution politique : “à la fois son doudou et son arme de prédilection”

Dans un communiqué, le 45e président américain s’est présenté en victime d’une “chasse aux sorcières”. Un argument que l’ancien locataire de la Maison-Blanche avait déjà utilisé lundi soir après une perquisition spectaculaire du FBI dans sa résidence de Mar-a-Lago, en Floride, qui a déclenché une vague d’indignation chez les républicains.

“Après avoir politisé le système d’application de la loi”, Donald Trump accuse désormais l’administration Biden d’en faire de même, note le New York Times. “Tout comme il a affirmé lundi que l’enquête du FBI était une persécution politique, il a déclaré la même chose à propos de l’enquête indépendante de la procureure générale de New York”, remarque le quotidien. “Retourner le scénario et prétendre à tort qu’il est victime de la même tactique qu’il a lui-même déployée autrefois est de l’hypocrisie pure”, a affirmé au New York Times l’avocat américain Norman L. Eisen.

L’argument utilisé par Donald Trump a trouvé mercredi un écho dans la presse conservatrice. Dans une tribune publiée sur le site du New York Post, le journaliste Jonathan Tobin estime que “le raid sans précédent du FBI de cette semaine à Mar-a-Lago montre une fois de plus que les républicains doivent lutter plus durement pour réformer une bureaucratie politisée et puissante”.

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