Enseignante tuée à Saint-Jean-de-Luz: le suspect a évoqué "une petite voix" qui "l'incite à faire le mal"
Le procureur de la République de Bayonne Jérôme Bourrier a précisé que le principal suspect a été soumis à un examen, et qu'"aucune maladie mentale de type schizophrénie" n'a été décelée.
Il affirme avoir été guidé par "une petite voix". Lors d'une conférence de presse organisée ce jeudi à Bayonne, le procureur de la République de la ville basque, Jérôme Bourrier, a dévoilé les premières déclarations faites par le lycéen accusé d'avoir poignardé sa professeure d'espagnol mercredi à Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques).
Lors de son interpellation, ce dernier avait indiqué entendre des "voix", et avait ajouté qu'il était possédé. Des propos qu'il a maintenus lors de sa garde à vue.
L'adolescent a évoqué "une petite voix qui lui parle, un être qu'il décrit comme égoïste, manipulateur, égocentrique, qui l'incite à faire le mal et qui lui avait suggéré la veille de commettre un assassinat", a indiqué Jérôme Bourrier.
L'adolescent aurait d'ailleurs fait part de cette petite voix à sa mère par le passé, qui a également été entendue. Mais cette dernière n'y "aurait pas plus prêté attention que ça", a ajouté le procureur de la République.
Des faits de harcèlement dans un précédent établissement
Durant sa garde à vue, le suspect, décrit comme "solitaire et maladroit dans sa relation à autrui", a également évoqué une dispute avec un de ses camarades la veille du drame. "Il aurait mis en avant qu'il aurait voulu commettre les faits en la présence de ce garçon avec qui il s'était disputé, comme pour le punir", a ajouté Jérôme Bourrier.
De même, "il admet une forme d'animosité à l'égard de sa professeure d'espagnole, dans une matière ou ses résultats n'étaient pas bons, contrairement aux autres enseignements".
Preuve supplémentaire de sa vulnérabilité psychique, le suspect a indiqué qu'il avait été victime de faits de harcèlement dans son précédent établissement, un collège. Aucune information judiciaire n'avait cependant été ouverte.
"Il était suivi par un médecin psychiatre. Il avait réalisé au mois d'octobre 2022 une tentative de suicide médicamenteuse, et depuis, il faisait l'objet d'une prescription d'antidépresseurs", a déclaré Jérôme Bourrier.
Pas de schizophrénie détectée
Le procureur de la République de Bayonne a ajouté que le suspect a été soumis à un examen psychiatrique, et qu'"aucune maladie mentale de type schizophrénie" n'a pour l'instant été décelée.
Mais ce premier examen a "été réalisé dans le temps et les conditions de la garde à vue, de sorte qu'il appellera nécessairement des expertises complémentaires approfondies", a ajouté le procureur de la République. Le médecin a néanmoins noté une personnalité anxieuse, et "des éléments de dépression de l'adolescent évoluant depuis une année".
Mercredi, après avoir poignardé sa professeure, le suspect se serait rendu dans une classe annexe à celle où se sont déroulés les faits, et aurait déclaré à deux enseignants présents: "j'ai ruiné ma vie".
Article original publié sur BFMTV.com
VIDÉO - Professeure tuée: ce qu'il faut retenir de la conférence de presse du procureur de Bayonne