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Enquête pour "violation du secret professionnel" : un journaliste de Libération entendu à l'IGPN

Le chef adjoint du service Police-Justice de Libération a été entendu dans le cadre d'une enquête ouverte pour "violation du secret de l'enquête". Le quotidien et de nombreux journalistes s'élèvent contre une "atteinte à la liberté de la presse".

Un journaliste de Libération a été entendu vendredi par la police des polices qui enquête, à la suite d'un signalement du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, sur une "violation du secret de l'enquête" potentielle dans un article sur la décapitation de Samuel Paty, selon des sources concordantes ce lundi. Le quotidien a, dans la foulée, dénoncé "une atteinte à la liberté de la presse" avec la "mise en cause" de son journaliste Willy Le Devin, chef adjoint du service Police-Justice.

"Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, l'a demandé; le parquet a donc obtempéré, le procureur a donc acquiescé, la police a donc obéi. C'est cet état des faits qui a conduit vendredi 6 novembre Willy Le Devin (...) à être entendu comme suspect par la Division nationale des enquêtes de l'IGPN", tance dans texte publié dimanche Dov Alfon, directeur de la rédaction de Libération depuis septembre.

Selon le journal, cette audition fait "suite à la publication le 17 octobre d'un article sur l'attentat de Conflans-Sainte-Honorine, dans lequel était citée une note du service du renseignement territorial (RT) des Yvelines, décrivant précisément les événements qui se sont déroulés au collège du Bois-d'Aulne de Conflans dans les jours qui ont précédé l'assassinat de Samuel Paty."

Volonté "d'identifier les sources de Libération"

Sollicité par l'AFP, le parquet de Paris a confirmé "qu'à la suite d'un signalement du ministre de l'Intérieur du 19 octobre", le parquet de Paris a ouvert le 20 octobre une enquête confiée à l'IGPN "des chefs de violation du secret de l'enquête et recel de ce délit".

"Si notre journaliste est poursuivi pour avoir reproduit des extraits de cette note, la vocation première de l’enquête initiée par Gérald Darmanin est bien d’identifier la ou les sources de Libération", dénonce Dov Alfon.

De nombreux journalistes ont apporté ce lundi matin, notamment sur Twitter, leur soutien à Libération et à son journaliste. "Le devoir d'informer n'est pas un délit", souligne dans un tweet la Société des journalistes et personnes de Libération".

Article original publié sur BFMTV.com

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