Enlèvement de Santiago : 6 chiffres à connaître sur les disparitions et enlèvements d’enfants en France

Un nourrisson de 17 jours était enlevé hier, dans un hôpital d’Aulnay-sous-Bois. Le dispositif Alerte Enlèvement a été déclenché pour la 32ème fois depuis son existence.

Sur les 31 alertes enlèvement déclenchées en France, l'immense majorité des enfants concernés ont été retrouvés en vie (image d'illustration : Getty images)
Sur les 31 alertes enlèvement déclenchées en France, l'immense majorité des enfants concernés ont été retrouvés en vie (image d'illustration : Getty images)

Les suspects sont encore en fuite. Depuis l’enlèvement d’un nourrisson de 17 jours, ce lundi 21 octobre à l’hôpital Robert Ballanger d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), c’est le branle-bas de combat pour retrouver les parents du bébé, âgés de 23 et 25 ans. L’enfant enlevé, nommé Santiago est né grand prématuré, deux mois avant son terme, et nécessite une "prise en charge médicale constante", a rapporté le corps médical à BFMTV.

  • Dans 94 % des cas, l’alerte enlèvement a permis de retrouver les mineurs en vie

Une "alerte enlèvement" a immédiatement été déclenchée avec un portrait des potentiels ravisseurs de Santiago. Depuis son apparition en France en 2006, ce dispositif a été activé 31 fois. Il a permis de retrouver les mineurs concernés en vie dans 94% des cas, soit 2 cas où le dispositif a échoué.

En février 2020, la petite Vanille âgée d’un an était retrouvée morte après avoir été kidnappée et tuée par sa mère à Angers. En juillet 2024, la dernière fois que le plan Alerte enlèvement a été activé, c’est la jeune Célya, 6 ans, qui avait été enlevée en Seine-Maritime par le compagnon de sa mère. Son corps sans vie est retrouvé quelques heures plus tard, tandis que le principal suspect était mis en examen pour meurtre.

  • Un seul enlèvement en France n’a pas été signalé… faute d’indices

Les enlèvements sont à distinguer des disparitions. En effet, l’alerte enlèvement n’est activée que s’il s’agit d’un enlèvement avéré (et non d’une disparition), si la victime est mineure et si sa vie est en danger.

Il existe un cas notable de disparition où l’alerte n’a pas été déclenchée ; c’est celui de l’affaire Maëlys. Lorsque les autorités ont noté la disparition de la fillette de 8 ans, lors d’un mariage en Isère en août 2017, elles manquaient d’indices indiquant qu’il s’agissait d’un enlèvement. Un simple avis de disparition avait donc été lancé. Le corps de Maëlys avait été retrouvé six mois plus tard, après que son meurtrier, Nordahl Lelandais, a avoué les faits.

  • En 2023, 110 enfants disparus étaient signalés chaque jour

Les disparitions, quant à elle, sont bien plus souvent signalées. En 2023, plus de 110 enfants disparus étaient signalés chaque jour en France aux gendarmes et policiers, soit près de 41 000 sur l’année. Même si le chiffre est en baisse (- 5,1 %) selon le ministère de l’Intérieur, le numéro de signalement a toutefois connu une forte sollicitation après la médiatisation des affaires concernant Lina, 15 ans, et Émile, 2 ans et demi.

  • 93 % des disparitions signalées sont des fugues d'adolescents

Dans son rapport annuel, le 116 000 Enfants Disparus précise que parmi ces 41 000 signalements, 93 % l’étaient pour des fugues, les autres étant répertoriés comme "disparitions inquiétantes" ou "enlèvements parentaux". En moyenne, les mineurs disparus sont âgés de 15 ans. En 2023, seuls 406 dossiers de fugues ont été traités et clos : un tiers de ces fugues étaient motivées par un conflit avec l'un des parents.

  • La moitié des parents qui enlèvent des mineurs se rendent à l'étranger

En 2023, 460 enlèvements parentaux ont été traités. Dans 53 % de ces enlèvements, les mineurs ont moins de 5 ans. Dans 49 % des cas, la personne qui enlève l'enfant fuit à l'étranger. Ce délit est puni d’un an d’emprisonnement et de 15 000 € d’amende.

  • Les disparitions de longue durée sont en augmentation

En 2023, la plateforme d'écoute 116 000 a constaté une hausse des disparitions inquiétantes longues (à l'inverse des "fugues test" parfois commises par les adolescents), et 55 % d'entre elles représentaient des mineurs de 15 ans et plus. C’était le cas de Lina, l’adolescente dont le corps a été retrouvé dans la Nièvre, le 16 octobre dernier, soit un an après sa disparition sur le chemin de la gare de Saint-Blaise-la-Roche (Bas-Rhin). L’autopsie du corps a été effectuée, les résultats sont toujours attendus ; la famille, elle, va procéder aux obsèques ce vendredi à Plaine.

Pour rappel, le numéro d’Alerte Enlèvement (à contacter dans le cas de Santiago) est le 197 et le numéro général du Service des enfants disparus est le 116 000.