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Enlèvement de Mia: l'ex-militaire mis en examen pour association de malfaiteurs

(Photo d'illustration) - DENIS CHARLET © 2019 AFP
(Photo d'illustration) - DENIS CHARLET © 2019 AFP

Nouveaux développements dans l'enquête sur l'enlèvement de la petite Mia: l'ex-militaire interpellé mardi dans les Hautes-Pyrénées a été mis en examen vendredi soir, alors que la justice française s'interroge sur l'implication de Rémy Daillet, soupçonné d'avoir contribué à l'enlèvement de la fillette, dans une autre affaire de soustraction d'enfants.

Christophe M., un lieutenant-colonel de l'armée de terre à la retraite demeurant dans le département des Hautes-Pyrénées, a été mis en examen pour "association de malfaiteurs en vue de préparer des enlèvements d'enfant" et pour "non dénonciation de crime", a annoncé dans la soirée le procureur de la République de Nancy, François Pérain. Il a été placé sous contrôle judiciaire.

Le suspect a reconnu avoir donné des conseils sur l'organisation d'enlèvements

Il avait reconnu lors de ses auditions avoir adhéré en octobre 2020 à l'organisation dirigée par Rémy Daillet, a annoncé le parquet de Nancy dans un communiqué.

A compter de janvier 2021, l'ex-militaire s'est vu "confier des responsabilités visant à contribuer à structurer cette organisation", a précisé François Pérain. "Il a reconnu avoir donné des conseils sur la manière d'organiser des enlèvements d'enfants" mais a nié "avoir participé aux réunions préparatoires à l'enlèvement de Mia", a-t-il ajouté.

Selon François Pérain, Christophe M. a expliqué avoir quitté l'organisation en mars pour plusieurs raisons dont un "désaccord avec Rémy Daillet sur l'organisation des enlèvements d'enfants".

Neuf personnes mises en examen

Mia, 8 ans, avait été enlevée mi-avril à la demande de sa mère par plusieurs hommes alors qu'elle était hébergée chez sa grand-mère maternelle dans un village des Vosges. Sa mère n'avait alors plus le droit de la voir seule, ni de lui parler au téléphone.

Une "alerte enlèvement" avait rapidement été diffusée et d'importants moyens policiers avaient permis de la retrouver cinq jours plus tard avec sa mère en Suisse.

L'enquête a mis en cause dans l'organisation de cet enlèvement Rémy Daillet, arrêté fin mai en Malaisie, où il résidait depuis plusieurs années.

Neuf personnes, dont la mère de la fillette, proches de la mouvance anti-système et complotiste, ont désormais été mises en examen dans cette affaires, huit d'entre elles étant placées en détention provisoire.

Rémy Daillet suspecté dans une autre affaire

Sous le coup d'un mandat d'arrêt international, Rémy Daillet a été interpellé fin mai avec sa compagne enceinte et leurs trois enfants en Malaisie, où ils résidaient, leurs visas ayant expiré. L'homme, qui a entamé depuis une grève de la faim, fait l'objet d'une décision d'expulsion et a fait appel de cette décision, a indiqué son avocat dans un communiqué.

A son propos, le parquet de Besançon a par ailleurs transmis "en début de semaine" à la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Nancy des éléments d'enquête concernant une autre affaire: celle d'un couple qui s'était retranché à son domicile en novembre avec ses quatre enfants, refusant de les confier aux assistantes sociales comme le demandait le juge des enfants.

Les parents auraient agi sous l'impulsion d'un certain "Rémy, vivant en Malaisie, ancien membre du Modem et fils de député", qui pourrait être le complotiste Rémy Daillet, a indiqué le procureur Etienne Manteaux à l'AFP, confirmant une information du journal L'Est Républicain.

Le couple et leurs quatre enfants, des jumeaux de 8 ans, un petit de 2 ans et un nouveau-né, vivaient en vase clos. Le 30 novembre, le père s'était retranché avec sa famille dans leur logement. Un négociateur de la gendarmerie est intervenu et l'homme a finalement accepté de laisser ses enfants aux services sociaux, sans violence ni menace. Il a fait l'objet d'un rappel à la loi.

Entendus par le juge, "les parents ont expliqué qu'ils avaient été très mal conseillés par un charlatan qui leur disait de ne pas collaborer avec les autorités", a précisé Etienne Manteaux. C'est à son contact qu'ils auraient décidé de déscolariser leurs enfants puis de se couper du monde.

Article original publié sur BFMTV.com