"Quand on enlève tout ça, qu'est-ce qui reste ?" : les remakes de Robocop et de Total Recall ont déçu cette légende du cinéma
En 1987, le cinéaste néerlandais Paul Verhoeven, dont le début de carrière remonte aux années 1960, signait son deuxième film en langue anglaise, Robocop, un film qui l’a rapidement fait connaître du public américain. Il a également fait suivre ce succès par un autre : Total Recall en 1990 avec Arnold Schwarzenegger – qui a failli incarné Robocop comme on vous le racontait ici.
Une vingtaine d’années plus tard, les deux films ont fait l’objet de remakes beaucoup moins réussis : Total Recall Mémoires Programmées de Len Wiseman en 2012, avec Colin Farrell, et deux ans plus tard, le Robocop de José Padilha avec Joel Kinnaman.
Un Robocop trop tragique ?
S’adressant à Metrograph en 2024, Paul Verhoeven a été interrogé sur ces tentatives de modernisation de ses films et a fourni une analyse directe des raisons pour lesquelles, selon lui, ils n’ont pas été à la hauteur des originaux.
Il a ainsi expliqué que le RoboCop de 2014 avait rendu le personnage principal bien plus tragique : “Le problème [avec RoboCop de 2014], selon moi, c’est qu’il était vraiment conscient d’avoir perdu toutes ses jambes et tous ses bras. Il le sait depuis le tout début. Ce qui est beau dans le Robocop original, ce qui lui permet de ne pas être simplement une tragédie, c’est que [le héros] ne sait plus [qui il est]", a-t-il déclaré.
“Il a quelques flashs confus de souvenirs lorsqu’il retourne dans son ancienne maison, mais Robocop n’est pas un personnage tragique. Bien sûr, il a été tué de manière horrible au début du film. Mais lorsque nous le retrouvons en tant que robot, il ne ressent plus cela.
Dans le nouveau film, comme il se souvient de tout, il est beaucoup plus tragique. Nous voulions vous le faire accepter dès le début en tant que flic robotique. (...) De mon point de vue, c’était un problème d’en faire un personnage plus tragique.”
Et Total Recall alors ?
En ce qui concerne à Total Recall, Paul Verhoeven a déploré le fait que la version de Len Wiseman ait complètement raté le mystère intentionnellement intégré dans son propre film.
“Il y avait beaucoup d’effets spéciaux, mais je ne ressentais plus ce mystère, est-ce que tout ça est vrai ou pas ? Ce qui est intéressant avec le film original, c’est qu’à la fin, quand Rachel Ticotin dit : ‘Embrasse-moi vite avant de te réveiller’, vous ne savez toujours pas vraiment si cela est réel. Nous avions aussi un incroyable compositeur, Jerry Goldsmith. J’étais vraiment ravi des thèmes au piano. Quand on enlève tout ça, qu’est-ce qui reste ?”
Les Robocop et Total Recall originaux sont à revoir en VOD. Pour vous faire votre propre avis sur les remakes : Total Recall Mémoires Programmées est également à retrouver en VOD, tandis que RoboCop (2014) est, quant à lui, disponible sur Netflix.