Engie va céder à Neptune son pôle EPI, 2,4 milliards d'euros de dette en moins

PARIS (Reuters) - Engie a annoncé jeudi son entrée en négociations exclusives avec le britannique Neptune Energy en vue de lui céder son entité d'exploration et production pétrolière et gazière (EPI) sur la base d'une valorisation totale de 4,7 milliards d'euros.

L'énergéticien français a précisé dans un communiqué que cette valorisation incluait des provisions de démantèlement de 1,1 milliard d'euros, déconsolidées de son bilan, ainsi qu'un paiement différé d'environ 90 millions correspondant à un ajustement de prix "conditionné à la réalisation de jalons opérationnels".

La transaction devrait donc se traduire par une réduction de 2,4 milliards d'euros de la dette financière nette consolidée d'Engie lors de la clôture de l'opération, attendue au premier trimestre 2018 (hors provisions).

Engie a également indiqué que Neptune Energy, qui lui a remis une offre ferme et irrévocable, deviendrait l'unique actionnaire d'EPI.

Selon une source au fait du dossier, le fonds souverain chinois CIC augmenterait toutefois in fine sa participation dans la société de 30% à 49%.

La vente d'EPI s'inscrit dans le cadre d'un programme de cession d'Engie de 15 milliards d'euros pour la période 2016-2018 qui, avec cette opération, sera réalisé ou engagé à hauteur de 70%.

Dans le cadre de la transaction envisagée, le groupe français conserverait une participation de 30% dans le projet gaz de Touat en Algérie, actuellement en phase de développement.

Neptune Energy a été créé en 2015 par les fonds de capital-investissement Carlyle Group et CVC Capital Partner en vue d'investir dans l'amont pétrolier et gazier. La société est dirigée par Sam Laidlaw, ancien directeur général de Centrica.

Le siège d'EPI se situe en France et l'entreprise dispose d'actifs dans l'exploration de pétrole et gaz au Royaume-Uni, en Norvège, en Allemagne, aux Pays-Bas, en Indonésie, en Algérie et en Égypte.

EPI disposait de réserves de 672 millions de barils équivalent pétrole à fin 2016 et sa production atteignait 148.000 barils équivalent pétrole par jour l'an dernier.

Alors que la société comptait 1.622 employés en mars, un accord conclu avec Neptune Energy prévoit notamment qu'aucun plan social ne sera lancé dans les deux prochaines années sur le périmètre réorganisé dans le cadre du dernier plan de transformation d'EPI.

(Benjamin Mallet et Geert De Clercq, édité par Jean-Michel Bélot)