Enfants retrouvés en Colombie: le récit des 40 jours de traque dans la jungle amazonienne
Quatre enfants âgés de onze mois à 13 ans, survivants d'un crash d'avion et retrouvés 40 jours après dans la jungle amazonienne en Colombie. L'histoire a tout d'une série de fiction, elle est pourtant bien réelle. Lesly, Soleiny, Tien Noriel et Cristin ont été extraits de la jungle vendredi 9 juin. Le dénouement d'une histoire suivi depuis début mai par les Colombiens.
1er mai: un avion s'écrase avec sept personnes à bord
Tout part d'une catastrophe aérienne. Un aéronef de type Cessna 206, qui transportait sept passagers dont quatre enfants, a disparu des radars le 1er mai dans les environs de San José del Guaviare - dans le sud de la Colombie - où il devait se rendre.
16 mai: l'appareil retrouvé, les enfants introuvables
L'appareil est retrouvé deux semaines plus tard, le 16 mai, à la verticale le nez écrasé au sol dans une végétation dense. Trois corps sont récupérés par les secours, ceux du pilote, de la mère des enfants et d'un dirigeant de la communauté indigène Uitoto, à laquelle appartenaient tous les passagers. Plus de 100 soldats accompagnés de chiens renifleurs et des dizaines d'indigènes commencent alors à chercher les enfants.
Originaires du groupe indigène Uitoto, les enfants sont habitués à la vie dans la jungle et savent comment y survivre, selon leurs proches. Reste que cet environnement est très hostile: jaguars, pumas, serpents et autres prédateurs y rôdent. La région est par ailleurs une zone de forte influence de la dissidence des FARC, groupe armé avec lequel les discussions de paix ont été récemment rompues.
18 mai: le président annonce qu'ils ont été retrouvés, puis se rétracte
L'espoir de retrouver les enfants vivants, s'il s'amenuise au fil des jours, est cependant alimenté par la découverte dans la jungle d'effets personnels, ainsi que de fruits en partie mangés et d'un biberon. Un "abri de fortune fait de bâtons et de branches" avait également permis aux sauveteurs de croire qu'il y aurait au moins un survivant.
Le 18 mai, près de 3 semaines après le drame, le président colombien Gustavo Petro a annoncé la découverte sains et saufs des quatre enfants, "une joie pour le pays". Mais quelques heures plus tard, le chef de l'État se rétracte et indique que les recherches pour retrouver les enfants se poursuivent.
"J'ai décidé de supprimer le tweet car les informations fournies (...) n'ont pas pu être confirmées. Je regrette ce qu'il s'est passé", avait-il alors écrit sur son compte Twitter.
Quelques jours plus tard, l'armée avait affirmé être "très proche" des enfants disparus.
8 juin: un chien de recherche égaré
Le jeudi 8 juin, un chien de l'armée participant aux recherches s'est perdu à son tour dans l'épaisse végétation. Wilson, un berger belge de six ans, participait aux côtés d'autres dizaines de chiens renifleurs depuis le début des recherches aux opérations des militaires pour tenter de retrouver la petite fratrie. C'est lui qui avait retrouvé dans l'épaisse végétation le biberon de Cristin, la benjamine de 11 mois.
Selon l'armée, "l'une des hypothèses" concernant la disparition du chien est qu'"en raison de la complexité du terrain, de l'humidité et des conditions météorologiques défavorables, il aurait été désorienté".
Derrière cette mauvaise nouvelle, les sauveteurs ont également annoncé qu'ils avaient "trouvé des empreintes de pas qui pourraient appartenir aux enfants, à proximité d'empreintes pouvant être celles du chien", sans préciser si la deuxième hypothèse indiquerait que l'animal et les enfants cheminaient côte-à-côte.
9 juin: les enfants enfin retrouvés par les secours
40 jours après le crash, Lesly, Soleiny, Tien Noriel et Cristin sont retrouvés par les secouristes de cette "opération espérance". "Très faibles et déshydratés", ils sont hélitreuillés et transportés par hélicoptère vers la ville de San Jose del Guaviare puis acheminés samedi par avion médicalisé à Bogota. A leur arrivée, ils ont été évacués en civière et embarqués à bord de plusieurs ambulances
Le sauveteurs ont retrouvé la fratrie à environ 5 km à l'ouest du site de l'accident. "Ils sont faibles. Laissons les médecins faire leur pronostic", a commenté à la presse le président Gustavo Petro. Selon l'armée, les secouriste ont parcouru, en plus d'un mois, près de 2656 km dans cette jungle impénétrable.