Votre enfant ne vous raconte rien de ses journées ? Cette psychologue donne ses meilleurs conseils
ENFANCE - Quel parent n’a jamais rêvé d’être une petite souris pour pouvoir observer son enfant quand il est à l’école ? Mais lorsqu’ils retrouvent leur progéniture à la sortie et leur posent des questions, nombre d’entre eux se voient rétorquer un « bien » ou un « je ne sais plus », et se désespèrent de ces réponses lacunaires, alors qu’ils aimeraient savoir en long et en large comment se passe cette rentrée.
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C’est « tout à fait normal », selon Marine Darnat-Wambèke. Cette psychologue et autrice de « Mon enfant est anxieux » (éditions De Boeck Supérieur) y a même consacré un post sur son compte Instagram, intitulé « 3 techniques infaillibles pour enfin connaître ce qu’il fait, avec qui, ce qu’il mange à la cantine… ».
Elle insiste tout d’abord sur le fait que cette réaction de la part des enfants, surtout ceux en petite section, n’est pas une marque de mauvaise volonté de leur part. « Ils fonctionnent seulement à l’instant T, explique-t-elle au HuffPost. Donc quand ils disent qu’ils ne se rappellent plus, ils ne se rappellent plus. Ils sont passés à autre chose. »
Raconter par le jeu
Les petits ne se souviennent plus le soir de ce qu’ils ont fait le matin. « Si la maîtresse nous a dit qu’ils avaient fait de la peinture, par exemple, et qu’on l’interroge ensuite dessus, là il peut nous dire “Ah oui, j’ai dessiné ça”, développe-t-elle. Mais si l’on n’a pas ces éléments-là, il n’est pas en capacité de se souvenir. »
Parfois, les enfants racontent des bribes de souvenirs, mais la temporalité n’est pas toujours la bonne. « Ils vont dire par exemple “ce matin, quand je suis allé avec Mamie faire du vélo”, alors que c’était il y a une semaine », souligne la psychologue. Une fois rentrés à la maison, ils peuvent ne plus vouloir se reprojeter dans ce qu’ils ont fait à l’école. Et il n’y a pas forcément lieu d’insister.
Mais si vous avez tout de même envie d’en savoir un peu plus ou que vous sentez que votre enfant n’a pas l’air dans son assiette, Marine Darnat-Wambèke suggère de lui présenter des questions « à double choix ». « L’idée, ce n’est pas de faire l’inspecteur et de tout savoir de la vie de notre enfant, précise-t-elle. Mais de demander par exemple s’il s’est disputé avec un copain ou s’il y a une activité qu’il n’a pas aimée. »
Pour l’encourager à communiquer, on peut aussi soi-même raconter sa journée. Par imitation, l’enfant va pouvoir avoir envie de partager la sienne. Autre « technique » : passer par le jeu, encore une fois surtout avec les plus petits. « On peut jouer à la maîtresse, aux Playmobil ou à l’école, et là on est sûr d’en apprendre des choses. Ce que l’enfant va mettre en jeu, ce sont des moments qu’il aura vécus dans la journée », estime la psychologue.
« Ils ont aussi leur jardin privé »
Mais surtout, elle souligne l’importance de ne pas tout savoir. « Il y a des enfants qui sont beaucoup plus secrets que d’autres et il faut le respecter, souligne la professionnelle. Ils ont aussi leur jardin privé. » Et si vous pensez que cela va l’encourager à partager avec vous les problèmes éventuels qu’il pourrait rencontrer, cela ne va pas forcément de pair.
« Il n’y a pas de règle, ce n’est pas forcément lié, donc il faut que les parents se rassurent là-dessus, explique la psychologue. Ce qui va être lié, c’est davantage la relation de confiance qu’on va instaurer. » D’où l’importance de dire régulièrement à ses enfants, même petits, qu’ils peuvent tout nous dire et que l’on peut tout entendre.
C’est aux parents de trouver l’équilibre entre ce qu’ils ont envie de savoir et ce que leur enfant est prêt à leur raconter. « Il faut s’interroger en tant que parent sur son objectif : est-ce que c’est parce que je suis stressé et que j’ai besoin de me rassurer moi ? Ou est-ce que c’est de la curiosité et que c’est parce que j’ai envie qu’on partage ? », suggère Marine Darnat-Wambèke.
Elle propose de poser des questions ouvertes, comme savoir ce que l’enfant a découvert de nouveau aujourd’hui ou ce qui lui a fait plaisir. « C’est une bonne formulation pour être dans la discussion, plutôt que de lui demander : “t’as joué avec des enfants dans la cour ou bien est-ce que tu étais tout seul ?” », estime-t-elle. Et si l’on est anxieux, on peut toujours demander un point de temps en temps avec la maîtresse pour savoir comment ça se passe.
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