Un enfant de 12 ans reconnu coupable d’apologie du terrorisme

Un enfant de 12 ans a été reconnu coupable par le tribunal de Montbéliard, dans le Doubs, d’apologie d’actes de terrorisme, ce mercredi 21 août.
Werner Schnell / Getty Images Un enfant de 12 ans a été reconnu coupable par le tribunal de Montbéliard, dans le Doubs, d’apologie d’actes de terrorisme, ce mercredi 21 août.

JUSTICE - Un enfant « présentant d’importantes vulnérabilités ». Ce mercredi 21 août, le tribunal de Montbéliard, dans le Doubs, a reconnu coupable un garçon de 12 ans d’apologie d’actes de terrorisme. D’après le procureur de la République, Paul-Edouard Lallois, l’enfant avait enregistré plus de 1 700 vidéos de propagande ou de massacres à caractère djihadiste. Il en partageait également par le biais de plusieurs messageries cryptées.

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Durant une audience à huis clos de près de quatre heures devant le juge pour enfants, l’enfant a reconnu s’être intéressé à l’islam, puis être tombé sur des plateformes de discussion comme Discord et Telegram. « Il a pu participer à des discussions relevant de l’islamisme radical et nous a expliqué à plusieurs reprises avoir été embrigadé », a précisé le procureur, qui avait annoncé début juillet l’ouverture de poursuites contre lui.

Dans une ambiance « très sereine mais lourde en émotion », interrompue à de multiples reprises à sa demande, le jeune homme a reconnu sans difficulté que ce qu’il avait fait était « mal », selon Paul-Edouard Lallois. La défense souhaitait la relaxe au motif que le garçon ne faisait pas preuve de discernement, mais l’expertise judiciaire a mis en évidence « une conscience assez nette, chez le garçon, du caractère répréhensible de ce qu’il lui est reproché », a encore souligné le procureur.

Des mesures judiciaires éducatives

La justice a tout de même noté une altération du discernement, tout en soulignant des vulnérabilités psychologiques qui ont été « un terreau favorable pour s’inscrire dans un phénomène de radicalisation ». L’accusé présentait notamment des troubles du développement, marqué par un retard de langage. « Il a fait état de difficultés d’adaptation au collège et de son vécu négatif de la solitude. » Il n’avait pas fait parler de lui dans son établissement scolaire ni à l’extérieur, « que ce soit en tant que mis en cause ou de victime ».

Ne pouvant être placé sous contrôle judiciaire en raison de son âge, le garçon fait pour le moment l’objet de mesures judiciaires éducatives, avant le prononcé de la sanction pénale dans 7 mois. Séparé de sa famille, Il est placé dans une structure collective relevant de la protection judiciaire de la jeunesse, mesure qui « se passe bien » selon le magistrat.

Il n’encourt pas de peine d’emprisonnement mais sa condamnation donnera lieu à une traçabilité sur son casier judiciaire, mention qui demeurera après ses 18 ans.

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