Endométriose : bientôt une nouvelle avancée pour les patientes ?

Endométriose : bientôt une nouvelle avancée pour les patientes ?

Le gouvernement étudie actuellement la possibilité de classer l’endométriose comme une affection de longue durée (ALD). Une décision qui changerait beaucoup de choses.

En France, une femme sur dix en âge de procréer souffre d’endométriose. Cette maladie chronique se caractérise par la présence du tissu endométrial hors de l’utérus. Ce dernier n’est pas détruit et se greffe sur les organes. Il provoque alors “des lésions, des adhérences et des kystes ovariens, (endométriomes)”, détaille EndoFrance. Aujourd’hui, la vie des femmes atteintes d’endométriose se retrouve souvent lourdement impactée. De nombreux examens, souvent onéreux, s’avèrent indispensables pour poser le diagnostic qui tarde souvent. Sept années sont souvent nécessaires. À ce jour, il n’existe aucun traitement permettant de se débarrasser définitivement de cette maladie. L’hormonothérapie et la chirurgie peuvent permettre de freiner l’évolution pendant une longue période.

Autant de soins et d’examens qui ont un coût non négligeable pour les patientes. La situation pourrait bientôt évoluer. Comme le rapporte APM Health Europe, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a demandé à son ministère d'évaluer une éventuelle reconnaissance de l'endométriose comme affection de longue durée (ALD). Cette modification serait une avancée majeure pour les patientes. L’Assurance maladie rappelle que les affections de longue durée (ALD) dites exonérantes désignent des “affections dont la gravité et/ou le caractère chronique nécessitent un traitement prolongé et une thérapeutique particulièrement coûteuse, et pour lesquelles le ticket modérateur est supprimé”. Parmi les pathologies actuellement en ALD : accident vasculaire cérébral invalidant, insuffisance cardiaque grave, diabète de type 1 et 2, épilepsie grave, maladie coronaire, insuffisance respiratoire chronique grave, maladie d’Alzheimer et autres démences, sclérose en plaques, mucoviscidose, etc.

Réduire la facture

Si l’endométriose était intégrée dans la liste des affections de longue durée, l’ensemble des frais de santé liés à la prise en charge de la maladie seraient alors intégralement pris en charge par l’Assurance maladie. Il existe également des affections hors listes et des affections longue durée non exonérantes qui n’ouvrent pas la possibilité aux patients de prétendre à l’exonération du ticket modérateur. “Toutefois, l'Assurance Maladie prend en charge, à 65 % du tarif de la sécurité sociale, les frais de déplacement en rapport avec l'ALD, les frais de transport et les frais de séjour liés aux cures thermales”, rapporte l’Assurance Maladie.

Cette annonce du ministre de la Santé intervient alors que 85 députés et 99 sénateurs ont signé ces derniers jours des courriers demandant que l’endométriose soit ajoutée à la liste des ALD 30 afin de diminuer les coûts pour les patientes. En janvier dernier, une enquête Endofrance menée en collaboration avec le laboratoire Gedeon Richter et l'institut Ipsos, dévoilait que 65% des femmes atteintes par cette maladie rapportaient des conséquences sur le bien-être au travail.