"Un enchaînement de circonstances qui aurait pu être dramatique": le tireur des Champs-Elysées jugé ce mardi

Les Champs-Elysées (photo d'illustration) - Thomas Coex - AFP
Les Champs-Elysées (photo d'illustration) - Thomas Coex - AFP

Geste d'un homme "en burn out" ou "caprice d'un enfant gâté"? Le tribunal correctionnel de Paris aura à répondre à cette question alors qu'est jugé ce mardi Vadim G., soupçonné d'avoir tiré sur des passants au cours du mois de septembre depuis les fenêtres de son appartement avenue George-V, près des Champs-Élysées.

C'était entre le 12 et le 19 septembre dernier. Au cours de cette période, cinq personnes ont été visées par des tirs de carabine alors qu'elles circulaient à pied ou en trotinnette dans ce très chic quartier du VIIIe arrondissement. Quatre ont été identifiées, une n'a pas pu l'être malgré l'analyse des caméras de vidéosurveillance par les policers. Cette dernière ne s'est pas manifestée.

"Pour Hissam, il y a un enchaînement de circonstances qui aurait pu être dramatique", estime auprès de BFMTV.com Me Philippe Quimbel, avocat de l'une des victimes.

Une carabine munie d'une lunette de précision

Dans la nuit du 11 au 12 septembre, ce jeune homme de 19 ans, étudiant en DUT Génie civil, a été atteint par un plomb alors qu'il se trouvait avec trois amis à l'angle des rues Pierre-Charron et Clément-Marrot. La balle pénètre dans la cuisse entre le fémur et l'artère fémorale. Transporté immédiatement à l'hôpital Ambroise-Paré à Boulogne-Billancourt, il est opéré. L'impact, à quelques centimètres près, aurait pu être mortel. Aujourd'hui, le jeune homme va mieux sur le plan physique mais est toujours très marqué psychologiquement par cet événement.

"Au travers de ce jeune homme, c'est tout le monde qui est visé, déplore Me Quimbel. C'est un tir gratuit, il y avait le tir au pigeon, là on a un tir à l'humain. Il y a une volonté de s'amuser qui est très inquiétante. Oui, un tir au plomb peut tuer. Ce caprice d'enfant gâté aurait pu obérer ou enlever une vie."

D'autres victimes avaient prévenu les secours dans la nuit du 18 au 19 septembre. Une fois sur place, les policiers avaient repéré d'où provenait les tirs, une fenêtre au quatrième étage d'un immeuble situé avenue Gaorge-V. Vadim G. est arrêté alors qu'il se trouve dans un escalier dérobé. L'homme va indiquer aux enquêteurs le placard dans les parties communes où il a caché sa carabine, munie d'une lunette de précision, et son portefeuille.

Un "burn out"

L'homme a 32 ans. Ce gérant d'une société de transport pour touristes, arrivé en France à l'âge de 11 ans, a des moyens financiers confortables. Réputé pour être un gros fêtard, il a déjà été condamné par la justice notamment pour port d'arme. L'homme reconnaît une partie des faits et a invoqué, lors d'une audience en comparution immédiate en septembre dernier, un "burn out". Il avait mis son comportement sur le compte de la fatigue et une consommation d'alcool.

Son avocat, que nous n'avons pas pu joindre, avait fait valoir pour sa part que d'autres personnes avaient également pu utiliser l'arme. Vadim G. a été placé en détention provisoire dans l'attente de son procès. Il comparaît donc détenu pour "violences volontaires".

Article original publié sur BFMTV.com