En Syrie, des rebelles arabes se préparent pour la bataille de Rakka

Les 3.000 combattants arabes des Forces d'élite syriennes, qui appartiennent à l'opposition armée, s'entraînent avec la coalition internationale formée par les Etats-Unis dans l'optique de la reconquête de Rakka, bastion syrien du groupe djihadiste Etat islamique (EI). /Photo prise le 1er février 2017/REUTERS/Khalil Ashawi

LE CAIRE (Reuters) - Les 3.000 combattants arabes des Forces d'élite syriennes, qui appartiennent à l'opposition armée, s'entraînent avec la coalition internationale formée par les Etats-Unis dans l'optique de la reconquête de Rakka, bastion syrien du groupe djihadiste Etat islamique (EI), a annoncé leur commandant. "Nous nous préparons maintenant pour la bataille de Rakka. Il y a un programme d'entraînement avec les forces de la coalition. Nous serons prêts à participer en force à cette bataille et sommes en train de nous préparer à libérer nos terres", a déclaré Ahmed Djarba, dans un entretien accordé à Reuters au Caire. Dans la lutte contre l'EI, les Etats-Unis se sont jusqu'ici appuyés essentiellement sur les Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par des mouvements kurdes que la Turquie voit d'un mauvais oeil, mais Washington souhaite que la bataille de Rakka soit menée en priorité par des Arabes, pour apaiser les craintes d'Ankara. Ahmed Djarba, dont les forces sont engagées depuis novembre dans la reconquête de la province du même nom, dit avoir conclu un accord en décembre avec la coalition pour participer à la reprise de son chef-lieu. "Au cours des deux derniers mois, il y a eu des réunions avec de hauts responsables de l'armée américaine et des forces de la coalition internationale contre le terrorisme", a-t-il expliqué. Les FDS ont confirmé en décembre la participation des Forces d'élite syriennes à la bataille de Rakka. Ahmed Djarba entretient des liens étroits avec l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis. Les 3.000 hommes dont il dit disposer sont, selon lui, actuellement déployés entre Daïr az Zour à l'est, Rakka au nord et Hassaké au nord-est. Le colonel John Dorrian, porte-parole de la coalition, a jugé en décembre qu'il s'agissait d'effectifs "remarquables" commandés par un acteur influent du conflit. Ahmed Djarba s'est par ailleurs félicité que Donald Trump souhaite une amélioration des relations avec la Russie, dont l'implication militaire en Syrie a fait basculer le rapport de forces en faveur de Damas. "Nous espérons qu'il y aura un accord russo-américain, parce que nous, Syriens, sommes affectés par les divergences entre l'Amérique et la Russie", a souligné Ahmed Djarba. (Mahmoud Mourad, Jean-Philippe Lefief pour le service français, édité par Tangi Salaün)