EN IMAGES - Ces grèves et mouvements sociaux qui ont marqué la société française

En 2006, la mobilisation anti-CPE a atteint une ampleur inégalée. Au plus fort du mouvement lycéen, 3 millions de manifestants défilèrent dans les rues contre le projet de loi instituant en France le contrat première embauche. Soutenu par la plupart des syndicats, mais aussi des partis politiques, le mouvement obtint gain de cause et obligea le Premier ministre de l'époque, Dominique de Villepin à renoncer et à retirer la loi. ©JACK GUEZ/AFP via Getty Images

Mobilisant deux millions d’ouvriers, cette explosion sociale qui réussissait ici l'alliance des classes moyennes avec la classe ouvrière, donna lieu en mai et juin 1936 à une grève générale qui força le gouvernement de Léon Blum à mettre en place des réformes sociales importantes et inédites. Pacifiques et sans violence, ces grèves qui se déroulèrent principalement dans les usines, ont vu les ouvriers se mobiliser dans la joie et la bonne humeur, en organisant des bals ou encore des parties de cartes. Les historiens les appelleront les “grèves de la joie”. ©Keystone/Hulton Archive/Getty Images

Déclenchée par l'explosion dans une mine à charbon de Courrières qui fit un grand nombre de victimes, la grève de 1906 vit pour la première fois les mineurs remettre en question leur conditions de travail et lutter pour leur sécurité. Clemenceau, alors ministre de l’intérieur tout d'abord enclin à rencontrer les grévistes, s’appuiera ensuite sur l’armée pour réduire ce mouvement ouvrier. En parallèle, et pour la première fois, la CGT encore jeune puisque fondée en 1895, fit campagne pendant plusieurs mois pour imposer la journée de huit heures sans toutefois parvenir à ses fins. ©Leemage/Universal Images Group via Getty Images

Débutée à l'automne 1948, ce mouvement contestataire initié encore une fois par des mineurs demeure l'un des grands épisodes du mouvement ouvrier français. Débutée le 4 octobre pour protester contre le rationnement et la dégradation des conditions de vie, cette grève va prendre rapidement de l'ampleur et durer 56 jours. Réprimée dans le sang par la IVe République, elle fera six mineurs tués et des milliers d’autres arrêtés. 3 000 ouvriers seront également licenciés de leur emploi et 1 342 autres condamnés à de la prison ferme pour "entrave à la liberté du travail". ©AFP via Getty Images

Considérée comme la plus grande grève générale que la France ait jamais connue, la grève entamée à partir du 13 mai 1968 a vu une exceptionnelle convergence des luttes prendre forme entre le mouvement étudiant et le mouvement ouvrier, portant le nombre des grévistes pendant plus de deux semaines entre 7 et 10 millions de personnes. Tandis que les étudiants manifestaient contre la vétusté des universités ou encore contre la rigidité du pouvoir en place, la classe ouvrière quant à elle réclamait des augmentations de salaire et dénonçait leurs contions de travail aliénantes. ©Keystone-France/Gamma-Keystone via Getty Images

Considéré comme le mouvement contestataire le plus important depuis 1968, les grandes grèves de 1995 ont littéralement paralysé le pays à l'hiver de cette même année. Initié conjointement par la fonction publique et le secteur privé contre le "plan Juppé" qui visait une double réforme des retraites et de la Sécurité sociale, ce mouvement social a été reconduit sans discontinuer pendant près de trois semaines. Dans la tourmente, le gouvernement emmené par le Premier Ministre Alain Juppé ne reculera pas au final sur la réforme de la Sécurité sociale, mais fera marche arrière sur les régimes sociaux et le plan de la SNCF, ce qui mettra fin à la grève. ©VINCENT AMALVY/AFP via Getty Images/PATRICK KOVARIK/AFP via Getty Images

Portant sur la réforme des retraites voulue par François Fillon alors Ministre des Affaires Sociales du gouvernement Raffarin, les manifestations rassemblèrent à cette époque près de 1,13 million de personnes sur tout le territoire français. Parallèlement à cette grève en majorité suivie par le secteur public, un mouvement étudiant a également vu le jour contre la réforme de l'enseignement supérieur ou encore la hausse des droits de scolarité. ©Pascal Le Segretain/Getty Images

De janvier à avril 2005, la France a à nouveau assisté à un mouvement lycéen contre la loi Fillon sur l'éducation qui prévoyait notamment un contrat personnel de réussite, des bourses au mérite et trois heures de soutien pour les professeurs des écoles. C'est l'un des plus importants mouvements de lycéens jamais vus. Au cours du mouvement social, près de 300 lycées ont été occupés ou bloqués pendant des semaines entières. ©Horacio Villalobos/Corbis via Getty Images

L'année suivante en 2007, la loi relative aux libertés et responsabilités des universités, dite "LRU" ou encore "Loi Pécresse", prévoyait de doter les universités d'une plus grande autonomie sur un délai de cinq ans. Une autonomie synonyme de désengagement de l'État pour les étudiants et le corps enseignant, qui à la rentrée du mois d'octobre, descendirent dans la rue et bloquèrent des universités pour manifester. Malgré la grogne estudiantine, la loi relative aux libertés et responsabilités de l'université sera malgré tout adoptée. ©FRED DUFOUR/AFP via Getty Images

Les manifestations du 29 janvier 2009 pour la défense de l'emploi et du pouvoir d'achat après la crise de 2008 a été le mouvement social le plus important depuis l'arrivée de Nicolas Sarkozy au pouvoir. À l'époque, celui-ci avait rassemblé près de 2,5 millions de personnes selon les syndicats. Quelques mois plus tard le 19 mars, le mouvement avait repris de plus belle, avec une mobilisation supérieur à 25% par rapport au début de l'année. ©MIGUEL MEDINA/AFP via Getty Images

En marge des manifestations en métropole, c'est cette fois à la Réunion que la grogne s'est faite entendre là aussi pour militer contre la vie chère. Le 5 mars 2009, entre 15 000 et 30 000 personnes ont ainsi défilé dans les deux plus grandes villes de l'île, Saint-Denis et Saint-Pierre, après un appel à la grève générale. En Martinique, là où la grève générale avait également pris, les revendications ont parfois laissé place à des émeutes. ©RICHARD BOUHET/AFP via Getty Images

Débuté en mars 2010, le mouvement social contre la réforme des retraites a réussi à mobiliser plusieurs millions de salariés venus des secteurs public, mais aussi privé. Initiée contre le relèvement de l'âge de la retraite qui passait de 60 à 62 ans, les grèves et manifestations se sont étalées à huit reprises sur près de 15 jours. ©PHILIPPE DESMAZES/AFP via Getty Images

Au printemps 2016, un nouveau mouvement d'opposition contre la loi Travail, également appelée "Loi El Khomri" du nom de la ministre du Travail du gouvernement Valls, aura mobilisé pendant 6 mois des milliers de manifestants qui n'obtiendront pas gain de cause puisque celle-ci sera adoptée en mai 2016 par le Gouvernement au titre de l'article 49 de la Constitution. Dans le même temps, ce mouvement contestataire donnera naissance au mouvement "Nuit Debout" qui un peu partout dans les espaces publiques organisera en France des débats citoyens. ©Robert DEYRAIL/Gamma-Rapho via Getty Images

Mécontents de voir leur secteur s'ouvrir à la concurrence et leur statut très protecteur de cheminot être voué à disparaitre, les salariés de la SNCF ont opéré en 2018 une grève perlée étalée sur 36 jours cumulés. Ce qui en a fait la plus longue de la SNCF depuis les trente dernières années. ©ERIC CABANIS/AFP via Getty Images