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En Grèce, Alexis Tsipras défend Yanis Varoufakis et son "plan B"

Dans le centre d'Athènes. Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a reconnu vendredi que son gouvernement avait préparé en secret un "plan B" au cas où la Grèce aurait été contrainte de sortir de la zone euro, tout en soulignant qu'il n'avait pas projeté un retour à la drachme. /Photo prise le 27 juillet 2015/REUTERS/Ronen Zvulun

par Renee Maltezou et Lefteris Papadimas ATHENES (Reuters) - Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a reconnu vendredi que son gouvernement avait préparé en secret un "plan B" au cas où la Grèce aurait été contrainte de sortir de la zone euro, tout en soulignant qu'il n'avait pas projeté un retour à la drachme. Le chef du gouvernement a dû répondre aux questions des parlementaires, son ancien ministre des Finances Yanis Varoufakis ayant révélé cette semaine qu'il avait préparé dans le plus grand secret, avant l'accord du 13 juillet avec les créanciers d'Athènes, un "système de paiement parallèle" impliquant le piratage du numéro fiscal des citoyens. Ces révélations ont provoqué un tollé à travers le pays et accentué la pression sur Alexis Tsipras, déjà confronté à une fronde au sein de son parti de la gauche radicale, Syriza, alors que des négociations ont commencé avec les créanciers d'Athènes sur un troisième plan de renflouement. "Nous n'avons pas préparé une sortie du pays de la zone euro mais nous avions bien un plan d'urgence", a dit le Premier ministre devant les députés de la Vouli. "Si nos partenaires et créanciers avaient préparé un 'Grexit', n'avions-nous pas, nous, en tant que gouvernement, à préparer notre défense ?" Comme face au risque d'une guerre, un gouvernement responsable se devait d'avoir des plans de secours pour parer à toute éventualité, a-t-il ajouté, réfutant la thèse "d'un projet diabolique et secret pour sortir le pays de la zone euro". NÉGOCIATIONS DANS UN HÔTEL D'ATHÈNES "M. Varoufakis a peut-être fait des erreurs, comme nous tous (...) Vous pouvez le blâmer tant que vous voulez pour son projet politique, ses déclarations, son goût pour les chemises, ses vacances dans l'île d'Egine mais vous ne pouvez pas l'accuser d'avoir volé l'argent du peuple ou d'avoir projeté en secret de lancer la Grèce dans le précipice." Assis à sa place, Yanis Varoufakis, qui portait une chemise colorée, écoutait. La Grèce a entamé vendredi ses négociations avec les chefs de mission des créanciers - Commission européenne, Banque centrale européenne, FMI et Mécanisme européen de stabilité - en vue d'obtenir une nouvelle aide de 86 milliards d'euros sur trois ans en échange de profondes réformes. La réunion, à laquelle participaient le ministre grec des Finances et celui de l'Economie, s'est tenue dans un hôtel du centre d'Athènes, et non dans un ministère. Le ministre des Finances, Euclide Tsakalotos, a déclaré que les discussions avaient notamment porté sur une recapitalisation des banques grecques et sur un objectif de 3,5% d'excédent budgétaire primaire - hors service de la dette - en 2018. "Nous avons aussi parlé du fonds de privatisation et exposé nos vues sur l'emploi de ce fonds afin de réduire la dette et favoriser la croissance", a-t-il dit. La Grèce veut boucler d'ici au 20 août ces négociations. (Avec Angeliki Koutantou et Helen Popper, Guy Kerivel pour le service français)