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En Corée du Nord, des exécutions publiques pour de petits délits, selon un rapport

La Corée du Nord organise des exécutions publiques dans des marchés ou des écoles sur des citoyens accusés de petits larcins, de distribution de journaux nord-coréens ou de prostitution, conclut un rapport élaboré par une ONG basée à Séoul. /Photo diffusée le 8 juillet 2017/REUTERS/KCNA

SEOUL (Reuters) - La Corée du Nord organise des exécutions publiques dans des marchés ou des écoles sur des citoyens accusés de petits larcins, de distribution de journaux nord-coréens ou de prostitution, conclut un rapport publié mercredi. Le rapport élaboré par une ONG basée à Séoul, la capitale sud-coréenne, précise que ces exécutions publiques sont fréquemment favorisées par de "mauvais" antécédents familiaux, ou prises dans le cadre de campagnes gouvernementales visant à combattre certaines "attitudes". Le Transitional Justice Working Group (TJWG), dirigé par un militant des droits de l'homme sud-coréen et financé principalement par les Etats-Unis, se fonde sur 375 interviews menées avec des transfuges nord-coréens ayant rejoint le Sud, pendant deux ans. Reuters n'a pu vérifier de manière indépendante la véracité des témoignages. L'ONG ambitionne de rendre compte des exécutions publiques et des charniers de masse du régime. "Les cartes et les témoignages associés donnent la mesure de l'ampleur des abus, depuis plusieurs dizaines d'années", déclare l'ONG. La Corée du Nord rejette ces accusations de violations des droits de l'homme et accuse les Etats-Unis d'être le pire transgresseur en la matière. En 2014, une commission de l'Onu a publié un rapport accablant pour le régime, décrivant des camps de prisonniers, un usage systématique de la torture, des famines et des exécutions et recommandant des poursuites pour crimes contre l'humanité devant la Cour pénale internationale (CPI). Selon l'ONG, des exécutions de prisonniers sont organisés au milieu des camps, pour dissuader les détenus de toute évasion. Des exécutions publiques visent elles des citoyens coupables de délits mineurs, comme le vol de produits alimentaires (maïs, riz). Dérober des câbles électriques et d'autres produits des usines nord-coréennes en vue d'une revente est aussi passible de la mort, comme la distribution de médias sud-coréens. Le texte rapporte en outre que des responsables du gouvernement nord-coréen accusés de corruption et d'espionnage ont été exécutés devant des fonctionnaires venus de tout le pays, par mesure de "dissuasion". (Christine Kim, Julie Carriat pour le service français)