Des empreintes identiques de dinosaures retrouvées de part et d'autre de l'Atlantique

Les empreintes de dinosaures du Brésil et du Cameroun ont été formées à la même époque et sans doute par les mêmes espèces qui pouvaient librement passer d'un continent à l'autre.

6000 kilomètres séparent aujourd'hui le Brésil du Cameroun. Mais il y a 120 millions d'années, ces deux territoires étaient encore reliés par une bande de terre, l'une des dernières connexions avant que le supercontinent de Gondwana ne finisse par se disloquer complètement et que l'Amérique du Sud et l'Afrique ne finissent par s'éloigner l'une de l'autre. Cette région était fréquentée par des dinosaures qui passaient allègrement d'un continent à l'autre, comme en témoignent des pistes d'empreintes fortement ressemblantes.

Un vestige du Gondwana

C'est au niveau de la région de Borborema, au nord-est du Brésil, et du bassin de Koum, au nord du Cameroun, que l'Amérique du Sud était reliée à l'Afrique, au début du Crétacé. Quelques dizaines de millions d'années auparavant, les deux continents avaient initié leur séparation, chacun posé sur une plaque tectonique différente.

Ce mouvement majeur a ouvert des fissures dans la croûte terrestre, des rifts, par où du magma a jailli pour former une nouvelle croûte océanique qui accueillera l'Atlantique Sud. Mais les dinosaures ont continué à voyager sur ces deux territoires, comme en témoignent de nombreuses empreintes trouvées dans ces deux régions.

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Celles du Cameroun, voilà plus de 35 ans que Louis L. Jacobs, aujourd'hui professeur à l'Université méthodiste du Sud à Dallas au Texas, les étudie. En 1988, Sciences et Avenir (N°495-Mai 88) relatait déjà la découverte des toutes premières, dans le bassin du Mayo Rey qui est situé à une centaine de kilomètres de Garoua, la capitale de la province du Nord.

Depuis, de nombreuses autres pistes ont été découvertes : "à l'époque, même s'il pouvait y avoir des saisons sèches occasionnelles, il s'agissait d'un bassin où coulaient des fleuves alimentant des lacs. Il y avait assez d'eau pour soutenir une végétation qui, elle, servait de nourriture aux dinosaures herbivores qui étaient les proies [...]

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