Emploi fictif, documents falsifiés... Le RN conteste des révélations de Libération sur Jordan Bardella

Le Rassemblement national dénonce une "grossière tentative de déstabilisation", après la publication d'une enquête du journal Libération portant sur le président du parti Jordan Bardella. Il est accusé d'avoir non seulement occupé un emploi fictif aux dépens de l'Union européenne, mais d'avoir également aidé à produire des faux documents pour le dissimuler.

Les faits reprochés remontent à une période comprise entre février et juin 2015: Jordan Bardella, alors âgé de 19 ans, était officiellement employé en CDD comme assistant parlementaire à mi-temps rémunéré 1.200 euros par mois pour l'eurodéputé Jean-François Jalkh pour le Front national, devenu Rassemblement national. Mais selon Libération, il n'aurait en fait jamais occupé ce poste.

"Fausses preuves de travail"

Ces accusations s'inscriraient, selon le quotidien de gauche, dans le cadre des accusations d'emplois fictifs dont fait l'objet le parti d'extrême droite, en lien avec des dotations européennes. La justice estime en effet qu'il est possible que des assistants parlementaires du Front national aient été rémunérés aux frais de l'UE, pour un poste rattaché au Parlement européen, alors qu'ils travaillaient en réalité uniquement pour le parti. Le tout afin d'assainir les finances du parti d'extrême droite, alors minées par une lourde dette.

Dans ce contexte, Libération publie les conclusions d'un livre-enquête d'un de ses journalistes, qui avance que "pour camoufler cet emploi fictif, l’actuel président (du RN) a aidé à produire de fausses preuves de travail", listant un "agenda bidon" et une "revue de presse antidatée et paraphée de sa main".

Le journal raconte ainsi comment un avocat belge employé par le parti aurait demandé à un stagiaire du FN de produire des faux pour couvrir ces emplois fictifs, notamment pour Jordan Bardella, et que ce dernier en aurait paraphés plusieurs pour permettre de les faire apparaître comme authentiques. Les éléments avancés sont étayés par des déclarations d'un ancien stagiaire et par celles d'anciens membres ou proches du FN, ces derniers étant cités de façon anonyme.

À ce jour, Jordan Bardella n'est pas poursuivi dans l'affaire qui sera jugée à partir du 30 septembre au tribunal correctionnel de Paris. Libération explique que les enquêteurs "ne se sont pas attardés sur son cas" afin de "ne pas alourdir un dossier déjà conséquent", car le coût de sa rémunération représenterait seulement 10.444 euros, là où d'autres cadres auraient permis le détournement de sommes bien plus importantes.

Bardella dénonce des accusations "diffamatoires"

Face à ces accusations, Jordan Bardella a assuré auprès de BFMTV que "les informations diffusées par Libé sont tout simplement fausses" et affirmé n'avoir "jamais eu à justifier quoique ce soit ni même à fournir le moindre document".

"À 15 jours du procès, c’est légèrement grossier...", déplore le président du Rassemblement national.

Il ajoute que "comme vous le savez sûrement, Jean-François Jalkh a subi un grave accident l’an dernier et n’est pas en mesure de se défendre, ni même de répondre" et écrit dans un message publié sur le réseau X (anciennement Twitter) qu'il s'agit d'accusations "diffamatoires".

De son côté, le Rassemblement national assure que l'emploi d'assistant parlementaire de Jordan Bardella est bien réel. Ce dernier "a travaillé dans ce cadre, sans aucune infraction, ni irrégularité, tant au regard du règlement du Parlement européen que de la loi française" et "aucun justificatif n'a été demandé et a fortiori versé à la justice", explique le parti dans un communiqué.

Article original publié sur BFMTV.com