Emotions animales, sexe des castrats et psychologie des banquiers : trois longs formats à lire ce week-end

Dans le parc national Yala (Sri Lanka), en juillet.

Chaque semaine, Olivier Postel-Vinay, directeur du magazine Books, décortique les longs formats des revues anglo-saxonnes. Morceaux choisis.

Ces bêtes qui nous ressemblent

Un éléphant auquel on fait écouter le barrissement de sa mère décédée peut l’appeler ensuite pendant des jours. Le même éléphant est capable d’aider un petit né avec un handicap. On a vu des femelles cachalot prendre soin de la progéniture d’une autre femelle partie chasser. Des études ont montré que les orques mâles adultes (de grands gaillards de cinq tonnes) présentent huit fois plus de risques de mourir lorsque leur mère disparaît que leurs congénères qui ne sont pas orphelins. Le point commun à ces observations ? Des hormones (la sérotonine et l’ocytocine) qui font ressentir aux animaux de l’anxiété et de l’empathie. Couplées à un gros cerveau, comme celui des éléphants, des orques ou des loups, ces substances vieilles comme le monde (elles remonteraient à 700 millions d’années) aboutissent à des comportements étonnamment proches de nôtres.

Source : New York Review of Books, 8 octobre, 19 000 signes.

L’auteur : Biologiste, paléontologue et spécialiste des mammifères, l’Australien Tim Flannery est aussi connu pour son écologisme militant. Il est l’auteur de nombreux livres, parmi lesquels Sauver le climat : tout est encore possible (à paraître le 22 octobre chez Buchet Chastel).

Le castrat : un homme, un vrai

C’est parce que les femmes n’avaient pas le droit de chanter dans les églises qu’émergea la tradition des castrats dans l’Italie du XVIe siècle. Mais on ne châtrait pas les garçons pour en faire des êtres efféminés : simplement pour préserver leur voix. Riches (ils pouvaient gagner, dans le Londres de 1750, jusqu’à dix fois le revenu d’une famille bourgeoise moyenne), indépendants (ils voyageaient où bon leur semblait) et puissants (ils se produisaient devant l’aristocratie et les familles royales), les chanteurs émasculés possédaient bon nombre des marqueurs de la masculinité. Certains (...)

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