« Un silence si bruyant » : Emmanuelle Béart confie avoir été victime d'inceste
Le projet a commencé il y a trois ans. Lors d’un dîner, Emmanuelle Béart rencontre la réalisatrice de « Woman », Anastasia Mikova. Entre les deux femmes, la connexion est immédiate. « Elle m’a raconté sa vie, elle s’est confiée immédiatement, a expliqué la réalisatrice lors de la présentation du documentaire. Il y avait chez elle une urgence de sortir ce qui était enfoui. » Beart lui partage l’inceste dont elle a été victime de ses 11 à ses 15 ans.
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À leur seconde rencontre, elles décident de lancer un projet commun pour sensibiliser un public le plus large possible. Emmanuelle avait songé à une fiction, ce sera finalement un documentaire. Et hors de question pour elle d’en faire un témoignage personnel — elle n’envisage d’ailleurs même pas de partager son histoire au départ, elle se voit uniquement comme coréalisatrice — elles lancent un appel à témoin pour un film choral où chacun racontera son histoire.
Une vie jalonnée par le traumatisme
Pendant plus de deux ans, les deux femmes rencontrent des victimes, homme, femmes, enfant. Norma, Pascale, Joachim et Sarah, dont la fille a été abusée par son père. Ils narrent la peur constante, les crises d’angoisse et leurs parcours de vie jalonnés par le traumatisme. « Il faut qu’on se reconstruise tout le temps ». Les récits dramatiques se succèdent. « Mon père était ce gentil nounours la journée et un violeur la nuit », entend-on notammen...