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Emmanuel Macron veut un "droit à l'erreur" pour les entreprises

Emmanuel Macron souhaite que le "droit à l'erreur" en matière d'embauche soit reconnu aux entreprises et se dit favorable à des simplifications en ce sens, notamment pour les petites entreprises. /Photo d'archives/REUTERS/Kacper Pempel

PARIS (Reuters) - Le ministre français de l'Economie a souhaité jeudi que le "droit à l'erreur" en matière d'embauche soit reconnu aux entreprises et s'est dit favorable à des "simplifications" en ce sens, notamment pour les petites entreprises. Le gouvernement est actuellement sous pression du patronat mais également de la partie la plus réformiste de sa majorité pour assouplir le droit du travail afin que le retour de la croissance se traduise par des créations d'emploi. Mais il se heurte à une forte résistance du reste de la majorité et des syndicats. Pour Emmanuel Macron, la clef "c'est qu'on reconnaisse que, pour les entreprises et les entrepreneurs, il y a un droit à l'erreur, c'est-à-dire qu'on peut se tromper quand on embauche", notamment quand l'activité s'effondre. "C'est vrai de la TPE (très petite entreprise) au grand groupe", a-t-il ajouté sur BFM Business. "Si on reconnaît le droit à l'erreur des entrepreneurs, on leur donne la capacité d'embaucher." La question sera notamment abordée lors d'une conférence sociale dédiée aux TPE et PME en juin, a-t-il précisé. D'ici là, gouvernement et partenaires sociaux se pencheront sur une éventuelle extension des accords d'entreprise dits de maintien dans l'emploi, mis en place par une loi de 2013 mais aujourd'hui encore peu nombreux. Ce sujet sera vendredi au coeur d'une rencontre entre le ministre du Travail, François Rebsamen, Emmanuel Macron, et les dirigeants des grandes organisations syndicales et patronales. Le Medef souhaite notamment que ces accords "défensifs", qui permettent de moduler la durée du travail et les rémunérations pendant une période limitée en cas de difficultés, puissent être aussi conclus par des entreprises en phase de développement. "On va regarder exactement comment fonctionnent ces accords de maintien dans l'emploi défensifs parce qu'il n'y en a pas assez qui sont signés, parce qu'il y a sans doute un peu trop de contraintes", a expliqué Emmanuel Macron. "On va (...) essayer de voir comment on peut mieux faire pour que, quand il y a un accord majoritaire, on puisse avoir des aménagements." Le gouvernement doit par ailleurs annoncer mercredi prochain, lors d'un séminaire gouvernemental, des mesures plus conjoncturelles pour aider l'investissement privé. Emmanuel Macron a confirmé que l'instauration d'un mécanisme d'amortissement accéléré pour les PME et les TPE était une des pistes étudiées : "Ça fait partie des bonnes mesures." "Pour les TPE et les PME le taux d'escompte de l'argent n'est pas le même (que pour les grands groupes) parce qu'elles passent par les banques", a-t-il expliqué. "Donc c'est vrai que si on leur permet d'amortir plus vite ou davantage, ça fait partie des techniques (...) pour relancer l'investissement." (Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse)