Emmanuel Macron veut "relancer le combat pour l'abolition universelle" de la peine de mort

Le chef de l'État souhaite "relancer le combat pour l'abolition universelle" de la peine de mort avec une "rencontre au plus haut niveau" début 2022.

Emmanuel Macron a annoncé vouloir "relancer le combat pour l'abolition universelle" de la peine de mort avec une "rencontre au plus haut niveau" début 2022, lors d'un discours au Panthéon à l'occasion des 40 ans de l'abolition de la peine capitale en France. "Elle n'a cessé de progresser partout dans le monde", a souligné le président de la République.

"Dans le cadre de la présidence française de l'Union Européenne (au premier semestre 2022), nous organiserons à Paris avec l'ONG Ensemble contre la peine de mort, une rencontre au plus haut niveau rassemblant les sociétés civiles des Etats appliquant encore la peine de mort ou un moratoire afin de convaincre leurs dirigeants de l'importance et de l'urgence de l'abolir", a déclaré le chef de l'Etat, dans un discours prononcé au Panthéon pour marquer le 40e anniversaire de l'abolition de la peine de mort en France.

"La France a été le 35ème Etat à abolir la peine de mort en 1981. 106 Etats ont à ce jour emprunté cette voix quand 50 autres respectent un moratoire de droit ou de fait sur les exécutions", a rappelé le président de la République.

Il a en revanche déploré que "483, un nombre certainement sous-évalué, exécutions" aient été perpétrées dans le monde en 2020. "483 meurtres d'Etat administrés par 33 régimes politiques qui ont pour la plupart en commun un goût partagé pour le despotisme, le rejet de l'universalité des droits de l'Homme", a-t-il estimé, alors que la peine de mort est en vigueur en Chine, aux Etats-Unis ou en Inde.

Badinter: "la peine de mort est vouée à disparaître de ce monde"

"Nous réunir ici aujourd'hui c'est choisir de mener ensemble un nouveau combat, un combat de la résistance. Car en France comme en Europe, des voix que l'on croyait étouffées ressortent des tréfonds de l'histoire pour appeler au rétablissement de la peine capitale", a pointé du doigt Emmanuel Macron dans une allusion à peine voilée aux déclarations récentes du possible candidat à l'élection présidentielle Éric Zemmour qui s'était dit "philosophiquement pour" cette peine.

"La peine de mort est vouée à disparaître de ce monde parce qu'elle est une honte pour l'humanité", a pour sa part déclaré Robert Badinter, ancien ministre de la Justice, qui s'était exprimé avant le chef de l'Etat.

Le projet de loi sur l'abolition de la peine de mort a été adopté par l'Assemblée nationale le 18 septembre 1981, quatre mois après l'élection de François Mitterrand à l'Élysée, puis le 30 septembre par les sénateurs.

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - Macron et Badinter exhortent à "l’abolition universelle" de la peine de mort