Emmanuel Macron rend hommage aux otages enlevés par le Hamas depuis 300 jours

"Nous pensons avec émotion aux otages retenus depuis 300 jours par le Hamas", écrit Emmanuel Macron sur X ce jeudi 1er août, qui marque effectivement les 300 jours depuis les attaques du groupe palestinien en Israël, qui a fait près de 1400 morts et a entraîné une riposte sans précédent de l'État hébreu sur la bande de Gaza.

"La France continue d’œuvrer pour que tous soient libérés", assure Emmanuel Macron.

Selon un décompte officiel d'Israël repris par plusieurs médias dont le Wall Street Journal, sur les plus de 240 personnes prises en otage le 7 octobre dernier, 111 sont toujours aux mains du Hamas, en comptant ceux qui ne sont plus en vie.

"Depuis, plus rien"

L'armée israélienne a, effectivement, confirmé le décès de 39 otages qui se trouvent toujours dans la bande de Gaza, mais ce chiffre pourrait être plus élevé. Selon cette même source, au moins 63 personnes otages sont mortes le 7 octobre ou dans les mois qui ont suivi, dont 24 corps ont été récupérés par Israël.

Deux Français sont toujours captifs du Hamas: Ohad Yahalomi et Ofer Kalderon, deux pères de famille enlevés dans le kibboutz de Nir Oz.

Le premier, âgé de 49 ans, a été enlevé aux côtés de son fils, Eitan, 12 ans, lui libéré après 52 jours de captivité. Selon sa famille, Ohad Yahalomi aurait été blessé par balle à la jambe lors de son enlèvement. Son épouse, Bat Sheva, avait également été capturée dans un premier temps avec ses deux filles. Elles étaient toutes les trois parvenues à s'enfuir, après que le convoi dans lequel elles étaient emmenées par les terroristes a croisé la route de deux chars israéliens.

"La dernière chose que la famille a vue, c'est Ohad se faire tirer dessus devant la maison. Depuis, plus rien", avait raconté la cousine du Franco-israélien auprès du Parisien en novembre. Une vidéo le montrant blessé a été diffusée à la mi-janvier, mais aucun élément ne permettait de savoir quand elle avait été tournée.

Traumatisme

Il y a 300 jours, Ofer Kalderon, 53 ans, Franco-Israélien et menuisier de profession, se trouvait également dans une maison du kibboutz de Nir Oz avec son fils Erez, 12 ans, et sa fille Sahar, 16 ans. Les deux enfants ont été libérés en novembre, en même temps qu'Eitan Yahalomi.

Ils sont encore traumatisés mais gardent tout de même l'espoir de retrouver leur père, racontait en mai à RMC Yishaï, l'oncle d'Ofer Kalderon. "C'est très difficile pour eux, ils sont quatre. Ils souffrent sans leur père, ils craignent tous que quelque chose lui arrive", expliquait-il.

"Le cessez-le-feu est nécessaire, c'est la seule solution. Tant que la guerre continue, il n'y aura pas de changement", affirmait-il.

Le 24 mai dernier, le corps du Franco-Mexicain Orion Hernández-Radoux avait été retrouvé inanimé, au cours d'une opération nocturne de l'armée israélienne dans le quartier de Jabalia, à Gaza. Le jeune touriste avait été enlevé alors qu'il participait au festival de musique électronique "Tribe of Nova".

Les négociations s'enlisent

Le nombre d'otages vivants et morts est au cœur des négociations de trêve dans le bande de Gaza, pilonnée par l'armée israélienne, qui s'enlisent depuis plusieurs semaines. En effet, les différentes propositions d'accord prévoient l'échange d'otages contre des prisonniers palestiniens détenus dans les prisons de l'État hébreu.

Plus d'une centaine d'otages, notamment de nationalité étrangère, avaient été libérés par le Hamas en novembre lors d'un cessez-le-feu, en échange de prisonniers palestiniens. Aujourd'hui, les exigences du Hamas comprennent la garantie d'un cessez-le-feu israélien permanent, le retrait de Gaza et la libération de prisonniers.

Ce mercredi, le Qatar, principal médiateur de ces négociations, s'est interrogé sur la possibilité même de pouvoir continuer à mener toute négociation après la mort du chef politique du Hamas ce mercredi, imputée à Israël.

"Les assassinats politiques et le fait que des civils continuent d'être pris pour cible à Gaza (...) nous amènent à nous demander comment une médiation peut réussir lorsqu'une partie assassine le négociateur de l'autre partie", a déclaré le Premier ministre Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani. "La paix a besoin de partenaires sérieux", a-t-il tancé.

Article original publié sur BFMTV.com