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Emmanuel Macron reçoit pour la dernière fois Angela Merkel

La chancelière allemande Angela Merkel avec le président français Emmanuel Macron le 24 mai 2021 à un sommet européen à Bruxelles - YVES HERMAN © 2019 AFP
La chancelière allemande Angela Merkel avec le président français Emmanuel Macron le 24 mai 2021 à un sommet européen à Bruxelles - YVES HERMAN © 2019 AFP

C'est la dernière rencontre entre Emmanuel Macron et Angela Merkel, avant les élections législatives le 26 septembre.

Le président et la chancelière feront une déclaration ce jeudi soir à 19H00, avant un entretien suivi d'un dîner de travail, a indiqué l'Elysée mercredi.

Tour de table des dossiers en cours

Au menu, un ensemble studieux de sujets internationaux, "en tout premier lieu l'Afghanistan", avait annoncé Steffen Seibert, le porte-parole de Mme Merkel.

L'Elysée a évoqué en sus mercredi "l'Iran, la Libye, l'Ukraine, la Biélorussie" mais aussi "les grands défis européens en matière de défense, d'asile et migration, et de transition climatique et numérique".
Les deux dirigeants veulent aussi préparer ensemble le sommet entre l'Union européenne et les Balkans occidentaux, à Ljubljana, le 6 octobre prochain - une date à laquelle il est probable que le successeur d'Angela Merkel ne sera pas nommé -, et la future présidence française de l'Union européenne, au premier semestre de 2022. Ce dernier rendez-vous est d'autant plus crucial pour Emmanuel Macron qu'il coïncidera - et se mêlera nécessairement pour lui - avec la campagne électorale en France et l'élection présidentielle des 10 et 24 avril, à laquelle il sera candidat, sauf énorme surprise.

Le dossier taliban plus que jamais sur la table

Dans l'immédiat, les conséquences de la victoire des talibans à Kaboul restent l'un des dossiers les plus pressants pour les Européens, et donc pour la relation franco-allemande.


La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a notamment annoncé mercredi qu'un sommet sur la défense serait organisé par Paris pendant sa présidence de l'UE, alors que le retrait d'Afghanistan a relancé la réflexion sur l'autonomie des Européens. La création d'une force européenne de réaction rapide de 5.000 militaires est en discussion depuis plusieurs mois et le retrait américain d'Afghanistan a relancé le débat en soulignant les carences militaires du vieux continent.

Des désaccords

Au-delà de ces enjeux, l'invitation de Mme Merkel à Paris met une dernière fois en lumière la relation personnelle et de travail entre Emmanuel Macron et Angela Merkel, qui a considérablement évolué depuis 2017. Au départ, difficile de trouver beaucoup de points communs entre une chancelière de 67 ans, élevée à l'école de la prudence, et un jeune président de 43 ans qui a érigé l'audace et le mouvement en marqueurs politiques. Mais au fil du temps, les deux dirigeants ont réussi, selon de nombreux témoins, à bâtir une solide relation de confiance.

Le président français s'est longtemps heurté aux réticences allemandes envers la hausse des dépenses de l'UE.

Des liens à la faveur du Covid

Face au Covid, les deux dirigeants ont su resserrer leur liens pour conclure une alliance aboutissant en mai 2020 à la proposition d'un plan de relance européen de 750 milliards d'euros, largement financé par des emprunts européens mutualisés. Ils ont ensuite oeuvré ensemble pour arracher un accord historique sur ce plan.
Emmanuel Macron a reçu ces derniers jours à l'Elysée les deux favoris pour succéder à Angela Merkel à Berlin, le social-démocrate (SPD, centre-gauche) Olaf Scholz et le démocrate-chrétien (CDU, centre-droit) Armin Laschet.

Article original publié sur BFMTV.com