Emmanuel Macron, nos révélations sur sa campagne éclair
Seul face aux extrêmes, Emmanuel Macron a réussi le pari qui, depuis de Gaulle, semblait impossible. Mais la fête sera brève. Un entracte avant de se colleter avec la réalité : en pleine décomposition, le champ politique réclame de nouvelles semailles. Le président s’est engagé : pour « cinq années de mieux », il va falloir inventer une méthode inédite.
Dans la loge aux murs beiges du studio télé de la Plaine Saint-Denis, ce mercredi 20 avril, le cercle s’agite. Brigitte Macron, joueuse, s’interroge sur la pertinence d’un débat d’entre-deux-tours après l’enfilade de 675 interventions médiatiques tous candidats confondus. François Bayrou boit un verre d’eau. Richard Ferrand regarde sa montre ; Gabriel Attal, son smartphone. Le conseiller politique Thierry Solère blague. Jonathan Guémas, la plume du président-candidat, fourrage dans sa barbe épisodique. Quant à Clément Léonarduzzi, grand manitou de la communication , il sort, bracelet tricolore au poignet, vérifier le plateau.
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Emmanuel Macron les regarde, déjà maquillé, assis sur un des canapés en cuir. Il briguera dans quatre jours une seconde – et possiblement dernière – fois le suffrage des Français, et cette maigre dizaine de mousquetaires, ferraillant pour lui dans l’ombre et la lumière, forme sa garde. Les bras croisés, son unique complice, le gémellaire Alexis Kohler, secrétaire général de l’Élysée, l’indispensable costratège, domine ces janissaires. À 20 h 40 s’engouffrent les deux manquants : Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer, précieux conseiller au souffle court (la faute à un mauvais Covid contracté la semaine passée), et Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture. Ils sont en retard.
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Le premier partageait acras et bonbons piments avec des Ultramarins près de Denfert, le deuxième est passé le prendre en voiture. Qu’à cela ne tienne ! Emmanuel Macron les étreint, toujours avec le même sourire, qui(...)