Publicité

Emmanuel Macron, ce président qui se nourrit de l’adversité

En France, le bras de fer autour de la réforme des retraites atteint son paroxysme. L’opposition dénonce un déni de démocratie et un mépris pour le Parlement après le recours de l’article 49.3 par le gouvernement.

Élisabeth Borne et certains ministres, de leur côté, avancent que la voix de l’Assemblée se fera bien entendre à travers le vote, le 20 mars, des deux motions de censure présentées dans l’hémicycle. Celui-ci équivaudrait à un vote sur le texte de la réforme, a laissé entendre le ministre du Travail, Olivier Dussopt, dans le Journal du dimanche.

Pour autant, cette séquence ne devrait pas déstabiliser le président de la République, écrit un commentateur espagnol. “Il est des footballeurs qui, face aux insultes venues des gradins, décuplent leurs forces. Emmanuel Macron est un peu de ce genre : l’hostilité le nourrit.” Et la situation actuelle confirme ce trait de caractère du chef de l’État français, analyse El País.

Avant le recours au 49.3 pour faire passer la réforme des retraites, d’autres passages en force ont marqué la carrière politique d’Emmanuel Macron.

Trahison

“Nous parlons là d’un homme qui a trahi les siens (et ce terme a désigné successivement bien des groupes différents), qui a mis sens dessus dessous le paysage politique français et qui s’est érigé en unique sauveur face au chaos qu’il a lui-même créé.”

Mais le voilà aujourd’hui dans la pire crise de sa présidence. Pour El País, au-delà des retraites, du manque d’urgence de la réforme et de son caractère hautement inflammable en France, nous assistons aujourd’hui au retour de bâton d’avril 2022 et sa reconquête de l’Élysée face à Marine Le Pen :

“De nombreux électeurs ont dû voter pour ce type arrogant, qu’ils détestaient, pour éviter une victoire de l’extrême droite. Aujourd’hui, ils le lui font payer.”

Qu’a-t-il à craindre d’un pays qui – comme le souligne El País – est le seul en Europe à se targuer régulièrement d’être né d’une révolution sanglante ? Pas grand-chose, conclut le journaliste : “Que la réforme soit maintenue ou retirée, Macron, lui, ira jusqu’au bout de son mandat. Car ainsi est faite la Ve République, restauration monarchique sous couvert républicain, conçue pour que le président ne tombe jamais.”

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :