Emmanuel Macron est arrivé en Polynésie française

Le président Emmanuel Macron accueilli à son arrivée à Papeete, sur l'île de Tahiti, le 24 juillet 2021  - Ludovic MARIN © 2019 AFP
Le président Emmanuel Macron accueilli à son arrivée à Papeete, sur l'île de Tahiti, le 24 juillet 2021 - Ludovic MARIN © 2019 AFP

Le président de la République est arrivé ce samedi après-midi à Papeete (dimanche matin à Paris), sur l'île de Tahiti, pour un déplacement de quatre jours en Polynésie française, où il a entamé sa visite par le principal hôpital de l'archipel. Le chef de l'État a prévu de se rendre dans quatre îles.

Emmanuel Macron a été accueilli par deux Orero, Tekava Dauphin et Tuariki Teai, des artistes spécialisés dans l'art déclamatoire en tahitien. Les adolescents lui ont souhaité la bienvenue en soulignant que le peuple Polynésien "attendait ses paroles" et "croyait en l'espérance".

Au président qui le félicitait et le remerciait, Tuariki Teai a répondu "je t'en prie" immergeant Emmanuel Macron dans une Polynésie accueillante où tout le monde se tutoie.

Premier déplacement en Polynésie

Le président, dont c'est le premier déplacement dans cet archipel du Pacifique sud, avait dû reporter une visite prévue en 2020 en raison de l'épidémie de Covid-19. En rencontrant pendant son séjour les équipes soignantes de l'hôpital, il veut donc "réaffirmer la solidarité nationale durant la crise", mais également "insister sur la nécessité de la vaccination", assure l'Élysée.

Si la Polynésie est une collectivité régie par un statut particulier datant de 2004 et qui est compétente en matière de santé, c'est sur l'État que repose la gestion de crise et les mesures restrictives.

L'État français a fourni plus de 224.000 doses de vaccin aux Polynésiens, mais selon la direction de la Santé, seules 83.210 personnes avaient reçu au moins une dose de vaccin au 23 juillet.

Pour Makau Foster, figure locale de la danse tahitienne interrogée vendredi à Papeete, "c'est bien que le Président vienne nous rendre visite", notamment "pour voir que les Tahitiens sont mitigés sur le vaccin".

L'héritage empoisonné des essais nucléaires

L'autre préoccupation des habitants de cet archipel grand comme l'Europe, est l'héritage empoisonné des essais nucléaires menés par l'Etat français de 1966 à 1996.

Le Collectif du 17 juillet prévoit au moins trois manifestations durant la visite du chef de l'Etat, dont une aux alentours de l'aéroport, samedi après-midi.

"La Polynésie a quand même prêté son île pour des essais nucléaires pour la métropole et je pense que c'est normal qu'il vienne s'intéresser à l'après-nucléaire. Surtout qu'ici nous avons quand même beaucoup de gens qui ont des soucis de santé", assure Sylvana Deane, créatrice de bijoux installée à Papeete.

"Selon nos données de la Caisse de Prévoyance Sociale (Sécurité sociale locale, NDLR), les femmes polynésiennes, entre 40 et 50 ans, ont le taux de cancers de la thyroïde le plus important du monde", explique Patrick Galenon, ex-président du conseil d'administration de la CPS.

La thyroïde étant un organe très sensible, les rayons ionisants ont, selon Patrick Galenon, un effet important in utero et dans les premières années après la naissance. Il estime que la CPS a dépensé 670 millions d'euros pour les maladies radio-induites depuis 1985, et souhaite le remboursement de ces dépenses par la France.

"C'est une demande qui nous paraît légitime pour les victimes ayant fait l'objet d'une indemnisation par le CIVEN (Comité d'indemnisation des victimes des essais nucléaires)", a répondu le ministre de la Santé Olivier Véran début juillet lors de la tenue d'une table ronde sur les conséquences des essais nucléaires, à Paris.

Les sommes prises en charge seraient cependant minimes si elles ne concernaient que les victimes déjà indemnisées. En revanche, Olivier Véran s'est engagé à financer la recherche sur ces cancers, et aussi à faciliter les indemnisations des victimes en simplifiant les démarches administratives. Le ministre a aussi proposé un soutien médical à travers des postes d'internes en médecine.

Les engagements évoqués lors de cette table ronde devraient être précisés par le chef de l'État lors de cette visite.

Défi climatique

Au cours de ces quatre jours, Emmanuel Macron se rendra sur l'île d'Hiva Oa pour appuyer la candidature des Marquises à l'inscription au patrimoine mondial de l'Unesco, et sur l'atoll de Manihi dans les Tuamotu où il visitera une centrale électrique hybride (photovoltaïque/diesel) qui a permis de faciliter l'électrification de l'atoll.

Il aura l'occasion d'évoquer l'importance stratégique de l'archipel, et également les défis climatiques qu'il rencontre.

Article original publié sur BFMTV.com