Emmanuel Macron à Pau ce vendredi pour afficher son unité avec François Bayrou

Le chef de l'État inaugurera un centre culturel à Pau ce vendredi. Il sera accueilli par le maire de la ville. Un certain François Bayrou. Lequel a fait entendre sa voix sur la méthode de la réforme des retraites ces derniers jours.

Emmanuel Macron se rend à Pau, dans les Pyrénées-Atlantiques, ce vendredi. Officiellement, il s'agit d'une visite consacrée à l'inauguration par le chef de l'État du complexe culturel du Foirail. Officieusement, le président est surtout là pour cajoler son allié François Bayrou et afficher une image d'unité avant la rentrée parlementaire le 3 octobre.

Pour le patron du MoDem, accueillir Emmanuel Macron dans la ville dont il est maire depuis 2014 a un certain goût de victoire. Il a su peser sur le sujet de la réforme des retraites.

Le président de la République voulait aller vite sur ce dossier, quitte à passer par la voie d'un amendement dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS). Il envisageait la possibilité pour le gouvernement d'utiliser le 49.3 alors que Renaissance, le parti présidentiel, ne dispose que d'une majorité relative à l'Assemblée nationale.

"Je suis opposé à tout passage en force"

Une stratégie qui ne convenait pas au Béarnais, qui ne s'est pas privé pour sortir du rang dans une interview au Parisien le 17 septembre dernier.

"Je suis opposé à tout passage en force", a fait savoir le Haut-commissaire au plan.

"Si on se lance dans cette voie-là, alors nous sommes certains de coaliser d’abord les oppositions entre elles, puis de diviser la société française", avertissait François Bayrou, conseillant alors de prendre "le temps de la pédagogie".

"Le passage en force, c'est le contraire de l'esprit du CNR (Conseil national de la refondation) qui réclame d'examiner les problèmes ensemble", a également souligné celui qui a été nommé secrétaire général de cet organe politique par Emmanuel Macron.

Une prise de position renouvelée dès le lendemain sur Europe 1. "On va renoncer aux réformes qui tombent d'en haut toutes faites (...) et on va faire murir ces réformes avec toutes les forces économiques et sociales", a plaidé l'ancien ministre de la Justice.

Emmanuel Macron a choisi de temporiser sur la méthode

Aux universités d'été de son parti le week-end dernier, il a réitéré une dernière fois sa mise en garde.

"On n'est pas aux pièces", a-t-il déclaré à l'adresse du chef de l'État, enjoignant ce dernier à se donner "trois ou quatre mois" pour faire un "pas décisif" vers une méthode "plus respectueuse".

Pari gagné? Après un dîner à l'Elysée où il réunissait les poids lourds de sa majorité, dont François Bayrou, Emmanuel Macron a choisi de temporiser sur la méthode. La nouvelle voie privilégiée: des discussions avec les partenaires sociaux et politiques jusqu'en décembre, puis une adoption du texte en janvier 2023.

"On a fait le choix du dialogue et de la concertation", a ainsi expliqué Élisabeth Borne, en guise de service après-vente. Une façon de donner, en partie, raison à François Bayrou.

Article original publié sur BFMTV.com

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