Embolie pulmonaire grave : urgence vitale

Sans prise en charge urgente, au mieux dans des centres dédiés, les embolies pulmonaires graves menacent la vie. Le Pr Olivier Sanchez* fait le point.

Paris Match. Quel est le mécanisme responsable d’une embolie pulmonaire (EP) ?
Pr Olivier Sanchez. Un caillot de sang touchant une veine des membres inférieurs (phlébite), qui se détache et qui migre dans la circulation pulmonaire, en est le plus souvent la cause. Ce caillot transite par les cavités droites du cœur et vient occlure les artères pulmonaires. Si les caillots sont petits, l’EP peut passer inaperçue ou être la source de signes peu alarmants. Si les caillots sont gros et qu’ils obstruent 60 % ou plus de la circulation pulmonaire, l’embolie est grave : elle induit une détresse respiratoire et un état de choc (chute brutale de la pression artérielle) à l’origine de morts subites. Une prise en charge urgente en unité spécialisée s’impose, car la vie reste menacée à très court terme (quelques heures). Les facteurs favorisants les plus fréquents sont l’immobilisation prolongée, en particulier après une chirurgie lourde, le cancer, l’insuffisance cardiorespiratoire, les traitements œstroprogestatifs.

S’agit-il d’une affection fréquente ?
Oui. Il y a en France chaque année environ 40 000 nouveaux cas d’hospitalisation pour EP, dont 5 % sont des formes graves. Leur taux de mortalité est de 50 % (hors les morts subites avant tout soin) ! Leur incidence de survenue augmente après 65 ans.

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Compte tenu de la gravité des formes sévères, la prise en charge dans un centre spécialisé est indispensable

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Quels sont les signes cliniques ? Que comprend le bilan ?
L’EP non grave se traduit par des signes peu spécifiques à l’origine de retards de diagnostic : une douleur dans la poitrine de survenue brutale, un essoufflement, parfois une petite fièvre, une toux avec parfois des crachats sanglants, seul symptôme un peu(...)


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