Nouveau chef du PLD, Yoshihide Suga en passe de prendre la tête du gouvernement japonais

NOUVEAU CHEF DU PLD, YOSHIHIDE SUGA EN PASSE DE PRENDRE LA TÊTE DU GOUVERNEMENT JAPONAIS

par Linda Sieg

TOKYO (Reuters) - Yoshihide Suga, secrétaire général du gouvernement japonais et proche allié du Premier ministre sortant Shinzo Abe, a été très confortablement élu lundi à la direction du Parti libéral démocrate (PLD) et s'apprête à prendre la tête de l'exécutif.

A 71 ans, Suga a obtenu 377 voix, devançant largement l'ex-ministre des Affaires étrangères Fumio Kishida (89 voix) et l'ex-ministre de la Défense Shigeru Ishiba (68 voix). Les 394 députés du PLD de même que 141 responsables des sections locales du parti étaient appelés à départager les trois hommes.

Le vote pour la succession de Shinzo Abe, qui a annoncé fin août sa démission pour raisons de santé, est programmé ce mercredi à la chambre des représentants.

Avec sa large victoire dans la primaire interne au PLD, et compte tenu de l'arithmétique parlementaire, plus rien ne semble pouvoir s'opposer à l'accession de Suga à la tête du gouvernement.

Il lui reviendra alors d'aller au terme du mandat de son prédécesseur à la tête du PLD, en septembre 2021.

"Nous devons nous unir sous le drapeau du PLD et faire avancer le Japon", a-t-il réagi lundi après l'annonce de sa victoire, exprimant son désir de former un gouvernement qui serve de "bouclier de protection" pour les Japonais.

Selon le journal Nikkei, Suga entend demander à Taro Aso, chef de file du deuxièm courant le plus puissant au sein du PLD, de conserver son poste de vice-Premier ministre et le portefeuille des Finances.

Lors d'un débat la semaine dernière face à ses deux rivaux, Yoshihide Suga s'est engagé à maintenir le cap de la politique économique de Shinzo Abe, les "Abenomics", privilégiant la croissance économique au redressement des finances publiques.

"Une économie forte est nécessaire à la protection sociale, à la sécurité nationale et à la réforme budgétaire", a-t-il dit. "Nous devons d'abord relancer l'économie car ce n'est qu'ensuite que nous pourrons mettre en oeuvre des réformes budgétaires."

A son arrivée à la tête du gouvernement, Suga, secrétaire général du gouvernement Abe depuis 2012, devra poursuivre sur la voie de la riposte des pouvoirs publics à la crise sanitaire et économique provoquée par le coronavirus, qui est venue s'ajouter aux problèmes structurels du Japon - natalité en berne, vieillissement de la population.

Suga, peu versé dans la diplomatie, devra aussi gérer les ambitions maritimes de la Chine et construire une relation avec le futur locataire de la Maison blanche, que ce soit Donald Trump ou Joe Biden, l'adversaire démocrate du président sortant à l'élection présidentielle du 3 novembre.

(avec Chang-Ran Kim, Chris Gallagher et Antoni Slodkowski; version française Henri-Pierre André et Nicolas Delame, édité par Jean-Stéphane Brosse)