Elon Musk récompense Giorgia Meloni, un prix qui cible en creux la France
INTERNATIONAL - Une récompense très symbolique (et qui vise implicitement la France). Elon Musk a remis, ce lundi 23 septembre, un « Global Citizen Award » à Giorgia Meloni lors d’une cérémonie organisée par un think tank américain à New York. Sur scène, le patron de SpaceX et Telsa n’a pas tari d’éloges au sujet de la Première ministre italienne d’extrême droite. « Giorgia Meloni est une personne que j’admire, qui a fait un travail incroyable en tant que Première ministre de l’Italie », a encensé Elon Musk.
La multiplication des satellites comme Starlink est une bombe à retardement pour la couche d’ozone
Et le milliardaire de poursuivre sur sa lancée, expliquant que Giorgia Meloni est « une personne authentique, honnête, sincère, ce qui n’est pas toujours le cas des politiciens ». Au pupitre, l’Italienne a renvoyé l’ascenseur : « Je remercie Elon pour les belles paroles qu’il a eues pour moi, et pour son génie précieux pour l’époque dans laquelle nous vivons. »
Les médias italiens ont interprété cette proximité affichée entre Musk et la cheffe du gouvernement comme un « alignement politique potentiel [de Meloni] avec Donald Trump, Elon Musk étant considéré comme l’un de ses plus puissants partisans », pour reprendre les mots du site spécialisé Euractiv. Le représentant d’Elon Musk en Italie n’a-t-il d’ailleurs pas déclaré dans la presse que le milliardaire « apprécie Meloni car elle défend les valeurs occidentales, tout comme Trump » ?
Favoriser SpaceX en Italie
Mais cette complicité affichée entre le patron de SpaceX et l’Italienne sert également un tout autre but… au détriment de la France. C’est le quotidien La Repubblica qui décrypte l’affaire : avant l’été, le gouvernement italien a validé un projet de loi sur l’espace qui doit prochainement entamer son parcours au Parlement. Dans son article 25, le texte prévoit que l’Italie se dote d’une « réserve de capacité de transmission par communications satellitaires ». Objectif, explique le quotidien, « garantir le fonctionnement des services stratégiques, militaires et civils, en cas de panne des réseaux Internet terrestres. »
Comme le souligne La Repubblica, deux entreprises seulement seraient en mesure de proposer leur constellation de satellites à l’Italie : la française OneWeb, filiale d’Eutelsat, et Starlink, filiale de SpaceX. « Cette dernière dispose de dix fois plus de satellites et de coûts inférieurs : en cas d’appel d’offres, elle apparaît comme la favorite », souligne le journal. L’éloge de la dirigeante par Elon Musk à New York n’était donc sans doute pas tout à fait désintéressé.
Elon Musk ne cache d’ailleurs pas son intérêt pour le dossier. « L’article 25 ouvre la voie à Starlink en tant que système de secours italien », s’est enthousiasmé en début de semaine un utilisateur de X. Sa publication a aussitôt été repartagée et approuvée par le multimilliardaire. « Musk investira-t-il en Italie ? », a demandé La Repubblica à son conseiller Andrea Stroppa. Réponse de l’intéressé : « On verra, cela dépend davantage de l’Italie. »
Outre la concurrence avec OneWeb, le projet italien vise également à contrer les intérêts français dans le cadre d’un autre programme, cette fois-ci européen, de constellation Internet. Baptisé Iris 2, le dossier patine. D’autant qu’il était piloté par un certain Thierry Breton, honni par Elon Musk et qui a quitté avec fracas la Commission européenne il y a quelques jours. Selon Le Figaro, Eutelsat devait malgré tout déposer son dossier à Bruxelles début septembre.
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