Elon Musk, Pete Hegseth... Le casting de l'administration Trump, composé de fidèles
Un mandat qui se dessine. Donald Trump, élu il y a une semaine face à Kamala Harris, a accéléré dans les nominations pour son administration ce mardi 12 novembre. Une administration composée de fidèles pour laquelle il espère pouvoir se passer de l'approbation du Sénat, pourtant aux mains des républicains. Voici les plus hauts responsables qui devraient se tenir à ses côtés à partir de 20 janvier 2025, date de son entrée en fonction.
• Elon Musk, à la tête d'un ministère de "l'efficacité gouvernementale"
Le milliardaire et propriétaire de X, Elon Musk, a été nommé, à la tête d'un nouveau ministère de l'"efficacité gouvernementale". Il travaillera conjointement avec l'homme d'affaires républicain et ancien candidat aux primaires Vivek Ramaswamy. Donald Trump souhaite que "ces deux Américains formidables" "démantèlent la bureaucratie gouvernementale, sabrent les réglementations excessives, coupent dans les dépenses inutiles et restructurent les agences fédérales".
L'homme le plus riche du monde, qui a été une figure clé dans la dernière ligne droite de la campagne présidentielle américaine, a annoncé sur X que les actions du ministère seraient listées en ligne "pour une transparence maximale". Mais également qu'un "classement des dépenses les plus terriblement stupides" sera publié, ce qui "sera à la fois extrêmement tragique et extrêmement divertissant".
• Le présentateur de Fox News, Pete Hegseth, comme ministre de la Défense
En devenant ministre de la Défense, Pete Hegseth, prendra à 44 ans la tête des forces armées les plus puissantes de la planète. En tant que membre de la Garde nationale américaine, cet officier d'infanterie a été déployé en Irak et en Afghanistan. Il a par la suite rejoint Fox News, la chaîne préférée des conservateurs aux États-Unis, en tant que consultant en 2014. Il coanime aujourd'hui l'émission populaire Fox and Friends le week-end.
Ce diplômé des prestigieuses universités de Princeton et Harvard vit avec sa femme et ses sept enfants dans le Tennessee conservateur. "Avec Pete à la barre, les ennemis de l'Amérique sont prévenus. Nos forces armées connaîtront à nouveau la grandeur et l'Amérique ne reculera jamais", a déclaré le président élu dans un communiqué.
• L'élu républicain, Mike Waltz, au poste clé de conseiller à la sécurité nationale
Présenté comme un "expert des menaces posées par la Chine, la Russie, l'Iran, et le terrorisme mondial", Donald Trump a annoncé la nomination de l'élu républicain Mike Waltz au poste ultra-stratégique de conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche.
Élu de Floride à la Chambre des représentants, Mike Waltz est aussi décrit comme un "fervent défenseur de (son) programme de politique étrangère 'l'Amérique d'abord'". Celui qui sera l'architecte de la politique étrangère de Donald Trump est actuellement membre de trois commissions stratégiques consacrées respectivement à l'armée, aux affaires étrangères et au renseignement.
• L'ancien directeur du renseignement national, John Ratcliffe, à la tête de la CIA
Trumpiste de la première heure, John Ratcliffe, a été propulsé à la tête de la CIA pour remplacer William Burns. Ce républicain de 59 ans avait déjà servi Donald Trump lors de son précédent mandat. Il a été directeur du renseignement national de 2020 à 2021.
Cet homme, originaire de l'État de l'Illinois, a également été un représentant du Texas pendant plus de cinq ans. "Ce sera un défenseur intrépide des droits constitutionnels de tous les Américains", a affirmé le président élu dans un communiqué.
"Qu'il s'agisse de dénoncer une fausse collusion russe comme étant une opération de campagne de Clinton, ou de dénoncer les abus des libertés civiles par le FBI devant le tribunal (...), John Ratcliffe a toujours été un guerrier pour la vérité et l'honnêteté auprès du public américain", a ajouté Donald Trump. Son obsession depuis plusieurs années: Hunter Biden, le fils de Joe Biden.
• Un de ses proches, Lee Zeldin, à l'agence de protection de l'environnement
Donald Trump a annoncé sa décision de nommer Lee Zeldin, un de ses proches, ancien représentant de l'État de New York pendant huit ans, pour diriger l'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA).
"Il va s'assurer d'une prise de décisions rapides et justes de déréglementation qui vont permettre de doper la force des entreprises américaines, tout en conservant les plus hautes normes environnementales", a justifié le futur président républicain sur son réseau social Truth Social.
Se disant "honoré" de rejoindre ce cabinet, cet ancien sénateur de l'État de New York, a assuré sur X vouloir "restaurer la prédominance énergétique des États-Unis" mais également "revitaliser l'industrie automobile pour ramener des emplois aux Américains, et faire des États-Unis le leader mondial de l'intelligence artificielle". Tout en "préservant l'accès à une eau et un air propres".
• La gouverneure Kristi Noem à la Sécurité intérieure
La gouverneure du Dakota du Sud, Kristi Noem, deviendra ministre de la Sécurité intérieure, un portefeuille qui comprend notamment les douanes et les gardes-frontières. Cette fidèle parmi les fidèles, avait été citée parmi les candidats crédibles susceptibles de devenir colistier de Donald Trump dans sa troisième campagne pour la Maison Blanche.
Mais cette ambition de devenir vice-présidente avait été douchée quand la sulfureuse gouverneure du Dakota du Sud avait révélé avoir tué par balle sa jeune chienne, parce qu'elle était selon elle "indomptable". Cette nouvelle avait provoqué en avril un déluge de réactions négatives dans la classe politique et sur les réseaux sociaux, les chiens occupant une place de choix dans la vie de nombreuses familles américaines.
• Le défenseur de la colonisation, Mike Huckabee, au poste d'ambassadeur en Israël
L'ancien gouverneur de l'Arkansas Mike Huckabee, proche des milieux israéliens procolonisation, a été nommé au poste d'ambassadeur en Israël.
"Il adore Israël et le peuple d'Israël, et réciproquement, le peuple d'Israël l'adore. Mike travaillera sans relâche au retour de la paix au Moyen-Orient!", a affirmé le président élu dans un communiqué.
En 2015, cet ex-pasteur baptiste reconverti en politique avait déclaré qu’il ne considérait pas la Cisjordanie comme "occupé" appelant ce territoire, en 2017, "la Judée et la Samarie", le nom biblique de la région que les Israéliens utilisent. Sa nomination a été saluée par plusieurs responsables israéliens.
• Le promoteur immobilier, Steven Witkoff, envoyé spécial au Moyen-Orient
S'il n'a aucune expérience en diplomatie ni de connaissance particulière sur le Moyen-Orient, Steven Witkoff a été nommé émissaire spécial des États-Unis pour le Moyen-Orient par Donald Trump. Ce promoteur immobilier était le partenaire de golf du président élu lors de la tentative d'assassinat présumée à West Palm Beach en Floride à la mi-septembre.
"Steve est un leader extrêmement respecté du monde des affaires, qui a rendu chaque projet dans lequel il a été impliqué plus fort et plus prospère. Steve sera une voix implacable pour la paix, et nous en serons tous fiers", a déclaré le milliardaire républicain dans un communiqué.
• Tom Homan, "Tsar des frontières", à l'immigration
Surnommé "le Tsar des frontières" par Donald Trump, Tom Homan va prendre le contrôle des frontières et de l'immigration (ICE). Un poste qu'il a déjà occupé lors du premier mandat du milliardaire républicain de 2017 à 2021.
Réputé pour être tenant d'une ligne dure sur l'immigration, il avait contribué au placement en détention de près de 4.000 enfants migrants, séparés de leurs parents. Il sera chargé pour les prochaines années de "toutes les expulsions d'étrangers illégaux vers leur pays d'origine", a assuré Donald Trump, estimant qu'"il n'y a personne de meilleur que lui pour surveiller et contrôler nos frontières".
• Susie Wiles, cheffe de cabinet de la Maison Blanche
C'est la première fois qu'une femme est nommée à ce poste. Directrice de campagne de Donald Trump, Susie Wiles a eu un rôle clé dans la victoire du républicain face à Kamala Harris le 5 novembre.
Surnommée "bébé de glace" par Donald Trump, Susie Wiles, 67 ans, est réputée pour son tempérament imperturbable en toutes circonstances. "Susie est coriace, intelligente, créative, admirée et respectée partout", a salué le président au moment de l'annonce.
• Elise Stefanik, ambassadrice des États-Unis à l'ONU
Donald Trump a choisi Elise Stefanik, une représentante de l'État de New York âgée de 40 ans, pour le poste d'ambassadrice des États-Unis auprès des Nations unies.
Élue au Congrès en 2014 à seulement 30 ans, elle s'est peu à peu affirmée parmi les soutiens les plus ardents de Donald Trump. Elle a fait parler d'elle au plan national par sa défense impétueuse de l'ex-président lors de sa première procédure en destitution en 2019, puis a refusé de certifier la présidentielle remportée en 2020 par Joe Biden.
Plus récemment, en décembre 2023, elle a été la protagoniste d'une séquence devenue virale sur les réseaux sociaux, où on la voit interroger de façon extrêmement tendue Claudine Gay, la présidente de l'université Harvard, à propos de slogans pro-Palestiniens entendus sur le campus. Claudine Gay avait ensuite démissionné. Elise Stefanik a accusé mi-octobre l'ONU de "croupir dans l'antisémitisme".
• Marco Rubio, pressenti pour devenir secrétaire d'État
Comme l'a avancé le New York Times ce lundi 11 novembre, le président élu envisage de nommer l'influent sénateur de Floride Marco Rubio, au poste de secrétaire d'État, soit chargé des Affaires étrangères. Connu pour être partisan d'une ligne très dure face à la Chine et l'Iran, cet élu de 53 ans coprésidait jusqu'ici la commission du Renseignement au Sénat.
Entre Donald Trump et Marco Rubio, cela n'a pourtant pas toujours été l'amour fou. Le sénateur de Floride a été opposé au magnat de l'immobilier lors des primaires républicaines de 2016, un scrutin lors duquel il s'était ouvertement moqué de la taille des mains et du teint de Donald Trump. Mais les deux hommes semblent depuis avoir enterré la hache de guerre.
Sa nomination prochaine risque de donner des sueurs froides à Kiev. Comme le rappelle Reuters, Marco Rubio a, lors de ses dernières interviews, estimé que l'Ukraine devrait chercher un accord négocié avec la Russie afin de mettre un terme au conflit qui oppose les deux pays.