Elisabeth Borne de gauche ? Jean-Luc Mélenchon et la NUPES s'étouffent

Mélenchon, Bayou, Autain, Roussel, Faure... nombreux sont les dirigeants des partis de gauche à dresser le bilan de l'ancienne ministre du Travail. Spoiler: ils ne sont pas tendres.

POLITIQUE - Élisabeth Borne, une femme de gauche? C’est la petite musique qui accompagne la nomination de la polytechnicienne de 61 ans, ancienne conseillère de Lionel Jospin ou Jack Lang, à Matignon. Un choix, officialisé ce lundi 16 mai, qui fait tousser les opposants au chef de l’État. Pour les cadres de la NUPES (Nouvelle alliance populaire écologique et sociale), impossible de considérer l’ancienne ministre du Travail comme une des leurs.

Pour Jean-Luc Mélenchon, au contraire, elle est même “l’une des figures les plus dures de la maltraitance sociale macroniste.” “Une nouvelle saison de maltraitance sociale et écologique commence. Élisabeth Borne incarne la continuité de la politique du président de la République”, a-t-il tonné lors d’une conférence de presse organisée quelques minutes seulement après l’annonce. Le leader des Insoumis qui rêve de lui succéder à Matignon le 20 juin lui a même proposé un débat avant les élections législatives.

En attendant, ces critiques sont reprises en boucle par les cadres de la NUPES sur les réseaux sociaux ou les plateaux de télévision. Qu’ils soient socialistes, écologistes ou Insoumis.

Climat, chômage... la NUPES sort ses dossiers

Pour Julien Bayou, Olivier Faure ou encore Clémence Guetté, Élisabeth Borne est surtout la femme qui a porté les réformes les plus impopulaires du précédent quinquennat, à l’image de la refonte -décriée- de l’assurance chômage ou de celle de la SNCF.

“En tant que Ministre du Travail, elle a perpétué une politique brutale à l’égard des personnes les plus vulnérables dans le pays”, cinglent par exemple les dirigeants d’EELV dans un communiqué. Pour eux, le fait de voir une femme s’installer à Matignon, trente ans après Édith Cresson, est le “seul motif de satisfaction”. “Élisabeth Borne, que ce soit en tant que ministre de l’Écologie ou ministre des Transports, a échoué à mettre la France sur la trajectoire nécessaire pour respecter l’Accord de Paris”, écrivent-il encore, en pointant sa “responsabilité” dans les “cinq années de perdues”.

Dans le même esprit, bien que plus offensif, Mathlide Panot qualifie la nouvelle Première ministre de “femme à tout faire de la Macronie, surtout quand il s’agit du pire” en dressant son bilan, à charge. Toujours sur les réseaux sociaux, Olivier Faure n’hésite pas à dégainer le hashtag ”#Borneout” pour mieux fustiger le bilan de la nouvelle cheffe du gouvernement, entre “démantèlement du service public ferroviaire” et “inaction climatique”.

Fabien Roussel ou Clémentine Autain prennent également part à ce front commun. Le premier, le chef des communistes, fait un rapprochement entre Elisabeth Borne et Margaret Thatcher, l’ancienne dirigeante britannique dont l’intransigeance entraînera la mort de neuf mineurs-grévistes dans les années 90. La deuxième, députée LFI candidate à sa réélection estime que l’on “continue dans le pire de ce que fut le premier mandat Macron”.

Dans ce contexte, l’extrême droite n’est pas en reste. Marine Le Pen dénonce également la “poursuite de la politique de mépris” avec l’arrivée de la sexagénaire à Matignon. “En nommant Elisabeth Borne comme Premier Ministre (sic), Emmanuel Macron démontre son incapacité à rassembler et la volonté de poursuivre sa politique de mépris, de déconstruction de l’État, de saccage social, de racket fiscal et de laxisme”, a réagi la finaliste de la présidentielle sur les réseaux sociaux. Un petit condensé de ce qui attend la nouvelle locataire de Matignon.

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