Elior sanctionné après avoir averti sur sa croissance organique

PARIS (Reuters) - Elior est une nouvelle fois sanctionné en Bourse après avoir abaissé sa prévision de croissance organique des ventes pour l'exercice en cours, à la suite de la cession de ses activités de restauration de concessions regroupées au sein d'Areas.

Le numéro trois de la restauration collective en Europe a indiqué à l'occasion de ses résultats semestriels s'attendre désormais à un ralentissement de 1% de ses ventes, après avoir dit en décembre anticiper une croissance organique de 1%.

A la Bourse de Paris, l'action Elior chute de -4,99% à 10,28 euros à 10h44.

Depuis le début de l'année, le titre a perdu près de 23% de sa valeur.

"C'est un véritable sales warning (avertissement sur les ventes, ndlr). Certains gérants se disent que l'on commence à être avec un "serial disappointer" (un abonné aux déceptions en série)", a estimé un trader basé à Paris.

Elior a aussi fait savoir qu'il anticipait pour son exercice 2018-2019 une marge d'Ebita ajusté stable à 3,6%.

L'entreprise s'attend en outre à ce que ses dépenses d'investissement soient inférieures à 3% du chiffre d'affaires.

Après la cession d'Areas, le groupe, qui a comme concurrents le britannique Compass et le français Sodexo, a aussi indiqué qu'il pourrait reverser à ses actionnaires jusqu'à 350 millions d'euros.

Un tel retour aux actionnaires, qui s'étalerait sur les deux prochains exercices, pourrait prendre la forme de rachats d'actions ou de versements de dividendes. Il dépendrait aussi de l'évolution du cours de Bourse de l'action et des opportunités d'acquisitions.

Le mois dernier, le groupe a reçu une offre ferme de 1,542 milliard d'euros de la part du fonds PAI Partners pour Areas.

La transaction devrait être finalisée dans le courant de l'été et doit permettre à Elior de réduire sa dette.

Elior a ainsi fait savoir que cette opération allait lui permettre de réduire son ratio de levier dans une fourchette de 1,5 à 2 fois l'Ebitda, lui conférant ainsi "des moyens d’assurer son développement et de redistribuer du cash à ses actionnaires".

Pour le premier semestre 2018-2019, son chiffre d'affaires a progressé de 1,4% à 2.600 millions d'euros. En organique, il a reculé de 0,6%.

(Dominique Vidalon et Blandine Henault, Matthieu Protard pour la version française, édité par Bertrand Boucey et Jean-Michel Bélot)