Des élèves de CE2 ont-il prié dans une école à Nice ?

Les faits, dénoncés par le maire Christian Estrosi, avaient suscité de nombreuses réactions dans un contexte de multiplication de ces faits dans la ville.

Des élèves de CE2, accusé d'avoir réalisé une prière à l'école, jouaient en réalité entre eux.
Des élèves de CE2, accusé d'avoir réalisé une prière à l'école, jouaient en réalité entre eux.

Depuis plusieurs mois, la mairie de Nice et le rectorat alertent de cas d'enfants de primaire en train de réaliser des prières au sein de leur établissement scolaire. En juin, des enfants de CM1 et de CM2 de trois écoles de la ville avaient profité de la pause méridienne pour réaliser leurs prières. Le maire de la ville, Christian Estrosi, avait alors alerté la Première ministre Élisabeth Borne d'"un séparatisme en marche".

Ces derniers jours, deux enfants de CE2 auraient organisé une prière musulmane sur leur manteau dans l’enceinte de leur école niçoise, selon les autorités. Les alertes du rectorat et du maire se multiplient sur le phénomène, avec notamment le cas de trois élèves de CE2 de l'école Pierre-Merle, âgés de 8 ans, pour des faits qui remontent au 16 novembre.

Des prières qui étaient en réalité un simple jeu d'enfants

"Christian Estrosi a convoqué les parents", avait réagit dans la foulée la mairie, qui évoque dans un communiqué suite à la réunion, des familles "conscientes des principes et des enjeux de la laïcité, socle fondamental de notre République (...) dans les échanges très constructifs, il apparaît clairement que les cellules familiales n’ont démontré aucune volonté d’enfreindre les principes de laïcité". Avant d'ajouter : "Cependant, notre devoir est de rester particulièrement vigilants face aux incitations d’enfreindre la laïcité".

Dans ce contexte, l'information est reprise à l'échelle nationale par différents médias, puis partagée dans les sphères d'extrême droite qui pointent du doigt la recrudescence de ces faits. Sauf que, comme le révèle Nice-Matin, les faits sont loin de coller au récit qui en est fait par les autorités. Les trois enfants de l'école Pierre-Merle "invoquaient un fantôme en apercevant une bâche blanche coincée dans les branches d’un arbre de la cour", confie au quotidien le père de l'un d'eux.

La ville de Nice s'explique

Une version qui a été rapportée par les parents lors de leur convocation devant Christian Estrosi, mais qui n’apparaît toutefois pas dans le communiqué de la mairie publié après la réunion, relève le quotidien local. Une divergence entre la communication officielle et les faits qui suscite la colère sur les réseaux sociaux.

"Nous avons eu un signalement d’enfants qui faisaient des prières. La répétition récente de ces signalements dans les établissements scolaires doit amener la communauté éducative a être vigilante. Tous les signalements doivent être pris au sérieux. Il n’y a pas lieu a priori de remettre en doute le signalement des professionnels de l’enfance, ni même de contester la procédure de rencontre des familles que nous avons souhaitée avec l'Éducation nationale. Sans pour autant dramatiser si d’autres signalements avaient lieu nous maintiendrions cette procédure", précise auprès de Nice-Matin, Jean-Luc Gagliolo, adjoint délégué à l'Education. La ville de Nice n'a pas publié de communiqué pour évoquer ces nouveaux éléments.

Si les prières attribuées à ces trois élèves de CE2 sont remises en cause par la version des parents et les révélations de Nice-Matin, ce n'est pas le cas d'autres signalements comme ceux concernant les faits du 13 novembre, où deux élèves de CE2 avaient été aperçus en train de prier sur leur manteau dans la cour de l'établissement.

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