Electronicos Fantasticos !, un groupe japonais qui joue du ventilo et de la télé
Un vieux ventilo au creux des reins ou un téléviseur cathodique en bandoulière : on pourrait croire à un déménagement ou à une escapade aux encombrants…
Jusqu’à ce que les musiciens fassent de leurs doigts chanter téléviseurs et ventilateurs.
Ce groupe d’électro-folk pas tout à fait comme les autres, c’est Electronicos Fantasticos !
Un collectif japonais qui donne un second souffle aux appareils électroniques en les transformant en instruments de musique, raconte le magazine japonais Nikkei Asia.
L’histoire commence avec Ei Wada.
Encore adolescent, celui qui deviendra le fondateur du groupe tombe sur un magnétophone à bandes. Mais, ne sachant pas s’en servir, il commence à jouer avec les bobines.
“[Le magnétophone] a émis un son très étrange, comme si je manipulais l’espace, expose-t-il au magazine japonais. Ça a fait comme un ‘zwuang’… un son très énigmatique.”
“Séduit par l’idée
de pouvoir presque
‘toucher’ le son,
Ei Wada tente
des expériences
avec des bobines,
puis avec des tubes
de téléviseurs
cathodiques.”
Le magazine japonais “Nikkei Asia”
Selon certaines croyances japonaises, les appareils électroniques auraient leur propre esprit. Une légende qui inspire aussi le fondateur du groupe.
“Pour Ei, les vieux appareils électroménagers ressemblent à des ‘fantômes modernes’ capables de prendre un nouveau départ”, raconte Nikkei Asia.
Fondé en 2015, le collectif Electronicos Fantasticos ! fédère en tout 120 personnes. Parmi elles, des designers, des musiciens et des ingénieurs participent à la conception et à l’élaboration des instruments.
Et pour cause. Entre musique traditionnelle japonaise, techno et electronic dance music, le répertoire du groupe est aussi éclectique que ses instruments.
Sur scène, pas de guitare ou de percussions mais une “Telelele” ou un “Hoovahorn” – créé à partir d’un vieil aspirateur britannique de la marque Hoover.
Une initiative qui séduit au-delà des frontières du Japon.
Le collectif a joué, entre autres, au festival Sonár, à Barcelone, et même récolté un prix au prestigieux festival de création numérique Ars Electronica, à Linz, en Autriche.