Élection américaine : que se passerait-il en cas d'égalité entre Donald Trump et Kamala Harris ?

À un jour du vote des citoyens américains pour la présidentielle, un scénario d'égalité est encore possible. On vous explique ce qui se passerait dans ce cas.

Le scénario d'une égalité des votes des grands électeurs entre les candidats Kamala Harris et Donald Trump n'est pas impossible. (Photo by ANGELA WEISS and CHARLY TRIBALLEAU / AFP)
Le scénario d'une égalité des votes des grands électeurs entre les candidats Kamala Harris et Donald Trump n'est pas impossible. (Photo by ANGELA WEISS and CHARLY TRIBALLEAU / AFP)

Et si Kamala Harris et Donald Trump ne remportaient pas de majorité ? Si le scénario est rarissime, il est mathématiquement possible, alors que la bataille électorale fait encore rage à moins d'un jour du vote des citoyens américains pour choisir les grands électeurs, qui voteront le 17 décembre.

Dans le système électoral américain, le président est élu au suffrage indirect : les citoyens votent pour élire 538 grands électeurs, qui voteront ensuite pour l'un des deux candidats à la présidentielle. Pour occuper la Maison Blanche, un candidat doit obtenir une majorité de grands électeurs, donc au moins 270. Mais il est possible que Kamala Harris et Donald Trump obtiennent chacun 269 grands électeurs.

Dans un tel cas de figure, la Constitution précise que c'est alors au Congrès (composé de la Chambre des représentants, qui est aussi renouvelée lors de l'élection du 5 novembre, et du Sénat) de choisir le président et le vice-président.

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C'est ce qu'on appelle "contingent election" aux Etats-Unis. La Chambre des représentants serait alors divisée en 50 délégations correspondant aux 50 États américains : chacun ayant une voix pour choisir le président. Ce qui veut ainsi dire qu'un État comme la Californie (qui compte 40 millions d'habitant et 52 représentants) aurait un seul vote, soit le même poids qu'un État comme le Wyoming (qui compte 600 000 habitants et un seul élu). Le Sénat, lui, devrait choisir la personne au poste de vice-président : une majorité de 51 sénateurs sur 100 est nécessaire.

Mais cette procédure de vote en cas d'égalité pourrait favoriser le camp de Donald Trump : car même si les démocrates parviennent à prendre le contrôle de la Chambre des représentants, ils n'auront pas la majorité des 50 délégations formées pour voter. À l'heure actuelle, les républicains sont majoritaires dans 26 délégations, contre seulement 22 pour les démocrates, et deux États sont à égalité.

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Si une égalité arrive encore à cette nouvelle étape de l'élection, il y aura alors plusieurs tours de scrutin. Et si les délégation d'Etat ne parviennent pas à élire un président avant le 20 janvier (la date de l'investiture), c'est le vice-président élu par le Sénat qui assurerait la présidence par intérim.

C'est l'élection présidentielle de 1800, très chaotique, qui a provoqué la création du 12e amendement. A l'époque, le candidat qui arrivait en tête était président et le deuxième, vice-président. Arrivés à égalité lors du vote des grands électeurs, Thomas Jefferson et Aaron Burr avaient dû attendre 36 tours de scrutin de la Chambre pour être départagés. C'est finalement Thomas Jefferson qui était devenu alors le troisième président des Etats-Unis.