Élection américaine : Écologie, profs, pub pour le viagra... Que sont devenus les perdants des élections présidentielles ?
Alors que Kamala Harris vient de perdre l'election présidentielle, son avenir politique reste flou. Mais que sont devenus les candidats malheureux des élections ?
Quel avenir politique pour la démocrate Kamala Harris, après sa défaite face à Donald Trump ce 5 janvier 2024 ? Difficile à dire à l'heure actuelle. "Je n’abandonne pas le combat", a-t-elle sobrement déclaré dans son discours de défaite. Pour l’instant, elle effectuera la fin de son mandat de vice-présidente, jusqu’à l’investiture de Trump, en janvier 2025. Parmi les options possibles pour Kamala Harris, les élections de gouverneur de Californie, État où elle a eu une longue carrière de procureure.
Mais est-il possible de poursuivre une carrière politique après une défaite à la présidentielle ? Ou vaut-il mieux changer de voie professionnelle ? On s'est intéressé aux précédents perdants de l'époque moderne des États-Unis, et leurs parcours sont très divers.
Hillary Clinton : université et documentaire (2016)
Pour la candidate démocrate qui avait perdu face à Donald Trump en 2016, la suite de sa carrière n’a pas été ouvertement politique puisqu’elle ne s’est représentée à aucune élection. Après des rumeurs sur une éventuelle candidature à la mairie de New York en 2017, Hillary Clinton va finalement plutôt s’orienter vers les réalisations féministes, notamment avec une série sur la lutte des femmes pour le droit de vote (avec Steven Spielberg).
En 2020, elle collabore sur une série documentaire sur sa vie, et depuis 2022, avec sa fille Chelsea, elle anime une série appelée "Gutsy" où elle va à la rencontre "de femmes courageuses", qu’elles soient célèbres ou anonymes. Depuis septembre 2023, elle est aussi professeures d’affaires internationales à la School of International and Public Affairs de l’université Columbia à New York. Elle a soutenu la candidature de Kamala Harris lors de l'élection de cette année.
Just 13 days until Election Day, here's my take (with J.J. Abrams!) on why @KamalaHarris is the right choice to be our president. pic.twitter.com/vqm4h4KDBK
— Hillary Clinton (@HillaryClinton) October 23, 2024
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Mitt Romney, sénateur jusqu'en 2024 et républicain anti-Trump (2012)
Perdant face au président sortant Barack Obama, le républicain Mitt Romney a continué jusqu’à très récemment sa carrière dans la politique américaine puisqu’il a été élu sénateur de l’Utah en novembre 2018, et que son mandat a pris fin lors de cette élection présidentielle américaine. Il avait annoncé qu’il ne se représenterait pas.
Mitt Romney est l’un des rares républicains à afficher officiellement son aversion pour la politique et le personnage de Donald Trump. En 2020, il est le seul sénateur républicain à voter en faveur du premier chef d’accusation (abus de pouvoir) visant à la destitution du président.
John McCain, sénateur pendant 31 ans (2008)
John McCain, candidat républicain, a plutôt réussi son parcours après sa défaite face à Obama en 2008. Sénateur de l'Arizona de 1987 jusqu’en 2018 (année de son décès à cause d’une tumeur au cerveau).
Il est connu pour être un homme politique intransigeant, notamment sur des lois impopulaires. Comme le rappelle La Dépêche, le Times l'a classé cinquième dans sa fameuse liste des 100 personnes les plus influentes au monde en 2008.
John Kerry, figure active de la politique internationale (2004)
John Kerry, candidat démocrate à la Maison-Blanche en 2004, est resté par la suite très actif en politique, notamment dans la campagne aux côtés de Barack Obama. Il avait notamment qualifié Mitt Romney de "candidat-wikipédia" pour ses approximations lors des débats.
Il est secrétaire d’État pendant la présidence Obama (de 2013 à 2017), et de 2009 à 2013, il est président du comité des affaires étrangères du Sénat. En 2020, il est nommé par Joe Biden au poste d’envoyé spécial chargé de la lutte contre le réchauffement climatique (il y reste jusqu’en mars 2024). En 2024, il rejoint le fonds d’investissement Galvanize Climate Solutions du milliardaire Tom Steyer.
Al Gore, prix Nobel de la paix et symbole de la lutte écologiste (2000)
Le démocrate Al Gore avait perdu sa campagne présidentielle face à Bush en 2000. Mais Al Gore va gagner en popularité après l’élection, et devenir grâce au documentaire "Une vérité qui dérange" (2006), le symbole de la lutte contre le dérèglement climatique.
Il sera nommé, avec le GIEC, prix Nobel de la Paix en 2007. Il reversera 100% de son prix à sa fondation, Alliance for climate protection. Il est également cofondateur de Generation Investment Management LPP, fonds d’investissements à long terme dans l’économie durable.
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Bob Dole, héros de guerre et protagoniste d'une pub pour le viagra (1996)
Héros de la Seconde guerre mondiale, l’ancien sénateur républicain du Kansas s’était opposé sans succès à Bill Clinton lors de la présidentielle de 1996.
Bob Dole est aussi resté dans les mémoires non pour la suite de sa carrière politique, mais pour… une pub pour le viagra, en 1998. Pfizer avait fait appel à l'ancien chef de la majorité du Sénat, âgé de 74 ans, pour présenter son nouveau médicament avec "une approche sérieuse "pour briser le stigmate autour des dysfonctionnements érectiles.
En 2001, il fera aussi une pub pour Pepsi aux côtés de Britney Spears. Il s'était fait remarquer en 1996 pour avoir été le candidat le plus âgé - 73 ans - de l'histoire des élections. Pour confirmer sa place d'outsider dans les carrières post élections, Bob Dole est aussi l'auteur d'un livre sur les blagues présidentielles, où il classifie les présidents selon leur humour.
George H.W. Bush, l'homme d'affaires
Le président sortant George Bush père avait subi une défaite aux élections de 1992, qui avait permis l’ascension de Bill Clinton. Après cette élection perdue, il continue d’exercer diverses activités professionnelles : il a été notamment conseiller spécial du groupe Carlyle (société de gestion d’actifs mondiaux), un des fournisseurs du Pentagone.
Par la suite, il ne poursuivra pas stricto sensu dans la politique mais fera des apparitions publiques : en 2008, il apportera son soutien à John McCain dans la présidentielle, et se prononcera en 2016 pour Hillary Clinton face au milliardaire Donald Trump.