Ehpad Orpéa: le journaliste Victor Castanet dit avoir refusé "15 millions d'euros"

Le livre du journaliste Victor Castanet,
Le livre du journaliste Victor Castanet,

SANTÉ - Ciblé pour ses dysfonctionnements dans un livre qui paraît ce mercredi 26 janvier, le groupe Orpéa, spécialisé dans les maisons de retraite et les cliniques privées, est dans la tourmente.

Les Fossoyeurs (Fayard), un livre de Victor Castanet dont les premiers extraits ont été dévoilées lundi 24 janvier dans les colonnes du journal Le Monde, lève le voile sur un business et un système où les maltraitances subies par les personnes âgées seraient légion dans les Ehpad du groupe Orpéa.

“Un certain nombre de pressions et de menaces”

Invité sur BFMTV à l’occasion de la sortie du livre, le journaliste Victor Castanet a également dévoilé les “pressions” qu’il aurait subies pour que les informations contenues dans son enquête étalée sur trois ans ne sortent pas.

Il assure qu’on lui aurait proposé une somme d’argent considérable pour qu’il arrête son enquête. “Ça a été une enquête longue, et difficile effectivement, parce que j’ai reçu un certain nombre de pressions et de menaces de la part du groupe. J’ai eu des sources qui m’ont rencontré, donné des documents, et qui après avoir été contactées, ont du jour au lendemain fait machine arrière”, raconte Victor Castanet.

“A la moitié de mon enquête, via un intermédiaire, on me fait une proposition me demandant si j’étais prêt à arrêter mon enquête pour 15 millions d’euros”, affirme l’auteur de l’ouvrage Les Fossoyeurs, révélations sur le système qui maltraite nos aînés.

Des propos qu’il avait également tenus mardi 25 janvier sur le plateau de C à vous, avant d’expliquer ces tentatives d’intimidations plus précisément sur BFMTV.

Dans cette enquête fleuve sur trois ans, regroupant pas moins de 250 témoignages, Victor Castanet dévoile un système où les soins d’hygiène, la prise en charge médicale et les repas des résidents sont parfois “rationnés”, du fait d’une “politique de réduction des coûts” visant à améliorer la rentabilité du groupe avant tout, et ce alors que les séjours sont facturés au prix fort.

“Révélations absolument révoltantes”

Une auxiliaire de vie, dont l’auteur a recueilli le témoignage, raconte par exemple à quel point elle devait “se battre pour obtenir des protections” pour les résidents. “Nous étions rationnés: c’était trois couches par jour maximum. Et pas une de plus. Peu importe que le résident soit malade, qu’il ait une gastro, qu’il y ait une épidémie. Personne ne voulait rien savoir”, raconte cette femme dans Les Fossoyeurs.

Interpellé sur LCI ce mardi 25 janvier à la suite des échos de cette enquête dans la presse, le ministre de la Santé Olivier Véran a indiqué qu’il prenait “très au sérieux ce livre”, mais a tenu à prendre du recul, estimant qu’il fallait encore “attendre des éléments factuels venant d’autorités d’évaluation et de contrôles indépendantes” avant d’ouvrir une éventuelle enquête.

“Les révélations faites dans ce livre sont absolument révoltantes, vous avez le ventre noué en lisant des choses pareilles, et si ces faits sont avérés, ils devront évidemment être sanctionnés avec la plus grande sévérité”, a déclaré le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal mercredi.

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Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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