En Egypte, les vidéos TikTok mènent les femmes en prison

La semaine dernière, six utilisatrices de l’application TikTok, suivies par des milliers d’internautes, ont été condamnées à des peines allant jusqu’à trois mois de prison ferme. Pour les autorités égyptiennes, les vidéos publiées par ces jeunes influenceuses sont « une incitation à la débauche ».

En Egypte, se mettre en scène sur les réseaux sociaux peut coûter cher. Mercredi dernier, Manar Samy a été condamnée à trois ans de prison pour « incitation à la débauche et violation des valeurs familiales égyptiennes », après avoir partagé des vidéos sur le réseau social TikTok dans lesquelles elle danse et chante en playback des chansons populaires, comme font les jeunes filles de son âge.

Le jugement intervient quelques jours seulement après la condamnation par le tribunal du Caire, de cinq Égyptiennes d’une vingtaine d’années ayant publié des contenus similaires sur le même réseau social. Elles ont écopé de deux ans de prison pour « atteinte aux bonnes mœurs ». C'est la première fois que des peines de prison ont été prononcées par une cour de justice égyptienne à l'égard d’influenceuses. Arrêtées entre avril et juillet, elles devront également payer une amende de 16 000 euros chacune.

Vers une répression accrue des libertés

Au pouvoir depuis 2014, le président égyptien Al-Sissi a fait adopter en 2018 une loi pour lutter contre la cybercriminalité. Elle permet aux autorités de bloquer les sites internet considérés comme une menace pour la sécurité nationale et de surveiller les comptes sur les réseaux sociaux qui affichent plus de 5 000 abonnés.

Ne pouvant arrêter des dizaines de milliers d'internautes, les autorités se concentrent sur certains individus : les militants, les défenseurs des droits de l’homme...

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