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Egypte : le message de mort de la justice pour étouffer l’opposition

Au Caire, des étudiants manifestent en faveur de l'ancien président Morsi, le 19 mars.

Avec 529 condamnations, les autorités ont envoyé, lundi, un violent avertissement aux partisans de Mohamed Morsi. L’application des peines, elle, reste incertaine.

On le surnomme «le Boucher». Il est très connu dans la profession judiciaire pour la violence de ses jugements. Saïd Youssef s’était déjà rendu célèbre par la condamnation à trente ans de prison d’un homme qui avait volé une robe. Or, contre les Frères musulmans, c’est lui qui officie. «C’est vrai que le juge Saïd Youssef n’est pas un novice, reconnaît Anas Sayeed, avocat au centre d’aide juridique Hicham-Moubarak, au Caire. Mais je n’avais jamais vu autant de sentences à mort dans un seul procès.» En condamnant lundi 529 partisans de l’ex-président Mohamed Morsi, la justice égyptienne a effectivement envoyé un message politique clair : elle se montrera sans pitié envers les membres de la confrérie, déclarée «organisation terroriste» depuis la fin décembre. «Ces condamnations sont clairement destinées à intimider l’opposition, observe Karim Ennarah de l’Initiative égyptienne pour les droits personnels. Certains juges sont plus progouvernement que l’Etat lui-même.»

Sanglante. C’est un tribunal de Haute-Egypte qui a reconnu les accusés coupables de la mort de Mostafa al-Attar, commandant adjoint d’un commissariat d’Al-Minya. L’homme avait été tué en août, lors des émeutes qui avaient suivi l’évacuation des deux places occupées par les partisans des Frères musulmans au Caire. La dispersion sanglante des soutiens du président Morsi, destitué le 3 juillet, avait entraîné des centaines de morts à travers tout le pays. Al-Minya n’avait alors pas été épargnée, la ville étant devenue le théâtre quotidien de violences contre les forces de l’ordre et la minorité copte, dont plusieurs églises, écoles et pharmacies avaient été brûlées.

Selon l’agence d’information Mena, la mort du policier n’est d’ailleurs pas la seule charge retenue contre les condamnés à mort. Dans la balance pèseraient également l’incendie du (...)

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